2 juin 2022


Edito de l’évêque> « Je vous ai dit cela pour qu’en Lui vous ayez la Paix » (Jean 16,33)

Le temps Pascal que nous célébrons est d’une grande richesse. La Parole accueillie chaque jour nous donne de mesurer l’accueil par les disciples de la Nouvelle de la Résurrection et le déploiement de cette Vie nouvelle à travers le témoignage des uns et des autres, la mission qui commence à se déployer, la constitution des toutes premières communautés chrétiennes…

Le Temps de Pâques, est bien ce temps de l’enracinement de la foi en Christ Ressuscité, du déploiement de la mission, de l’attente et de l’accueil de l’Esprit. Accueil et annonce de la foi, cette Bonne Nouvelle qui est pour tous, proposée à quiconque, sans conditions, sans plus d’obstacles que nécessaire.

En ces jours, nous méditons les paroles que Jésus a laissées à ses compagnons de route, à ses disciples, à ceux qu’il appelle ses amis car, leur dit-il, « tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître » (Jn 15,15).

Des paroles que nous ne pouvons recevoir et entendre que dans la relation profonde avec Lui.

"Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole, mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui, chez lui nous ferons une demeure." (Jn 14,23)

Jésus nous promet de demeurer avec nous, de poursuivre cette relation profonde qu’il a initiée au cours de sa vie avec ses disciples, et qu’il nous offre encore aujourd’hui. Et pour cela il nous promet l’Esprit. Le fruit de sa relation avec son Père.

"L’Esprit Saint vous enseignera tout. Il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit." (Jn 14,26)

Nous sommes au cœur de cette relation nouvelle qui se noue entre Celui qui est passé par la mort pour en resurgir vivant, et ceux et celles qui reçoivent sa Parole et en découvrent la force vive pour eux et pour leurs frères.

Le fruit de ce lien nouveau, lien du Père et du Fils, lien du Fils à ses amis, c’est l’Esprit qui nous est promis.

Dans les jours qui viennent nous l’accueillerons en la fête de la Pentecôte. Des enfants, des jeunes et des adultes le reçoivent comme un don pour leur vie dans le sacrement de la Confirmation. Clément et Pierre-Louis en seront imprégnés au jour de leur ordination sacerdotale pour servir leurs frères dans l’annonce de la Parole, la célébration des sacrements, le service du frère…

Et puis, au cœur de tout cela, il y a l’aventure du Synode, cette marche ensemble dans laquelle nous sommes engagés. Le samedi 28 mai, nous avons vécu la restitution du travail des équipes qui se sont constituées. Nous aurons à en recevoir les fruits pour la vie de notre Église locale, et également à demeurer attentifs au déploiement de ce souffle pour l’Église qui est en France comme dans sa catholicité.

Notre monde reste rude, confronté à bien des souffrances, des blessures, des violences. Elles nous traversent aussi. Il ne s’agit ni de les oublier, ni de les fuir.
Mais au cœur de ce chemin parsemé d’embûches, il nous est donné d’accueillir cette nouvelle d’un Amour plus fort et d’en éprouver la solidité pour nos vies et pour notre terre. Et cela est source de Paix.

« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix, ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur cesse de se troubler. » (Jn 14,27)

L’Esprit Saint révèle LA PAIX comme une RELATION. La PAIX que le Père donne au Fils, la PAIX que le Fils trouve en faisant la joie du Père. La PAIX qui rétablit les rapports entre Dieu et l’homme… La PAIX qui rétablit les rapports entre tous les hommes.
Cette PAIX, nous la recevons comme un trésor pour nos vies et comme une tâche pour la déployer et la partager.

Puissions-nous, en Église, la recevoir du Seigneur et en vivre.

+ François Fonlupt
Archevêque d’Avignon

 

1.Bienheureux Christian de Chergé, Homélie de la Pentecôte 1986

Paroisses en créations > Par l’exemple !

Fais ce que je dis mais non pas ce que je fais ?

L’exemple est un très bon moyen, parfois involontaire, de conversion et d’influence. « C’est un exemple que je vous ai donné, afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous » Jean 13,15.

La jolie introduction bis, sous forme de mise en condition, de L’art de vivre selon Laudato Si d’Adeline et Alexis Voizard, éclaire et approfondit la disposition d’esprit d’une conversion juste et ordonnée à l’Évangile, en 5 conseils avisés ici résumés :

  • Ne soyons pas trop exigeants dans nos objectifs, au risque de céder au découragement ou de perdre de vue le vrai but : le souci de l’autre.
  • Ne jugeons pas ! Chacun sa route, chacun son rythme. Il s’agit de notre conversion (pas de celle des autres), et elle commence par aimer son prochain comme soi-même.
  • Restons humbles : il n’y a qu’un seul Sauveur, le Christ.
  • Gardons l’Espérance ! Pas de culpabilité mal placée ou de fatalisme, mais une confiance en Dieu affermie par la prière. Selon les mots de Saint Ignace de Loyola : « Prie en sachant que tout dépend de Dieu, mais agis comme si tout dépendait de toi. »
  • Et surtout, restons dans la Joie ! Si à un moment nous nous rendons compte que nous ne ressentons pas ou plus de joie à poser tel petit acte concret, que cela nous rend triste, fatigué, irritable ou que cela devient une contrainte, c’est que quelque chose n’est pas ajusté et cela manifeste la présence d’un problème. Or, avancer avec le Seigneur est toujours un chemin de joie !
Par l’exemple, le Label Église Verte.

C’est en essayant de garder cet état d’esprit, que je viens ici jouer le jeu du diagnostic du label Église Verte dont je vous ai déjà parlé dans ces pages, en prenant l’exemple humble et plein d’Espérance de la Maison Diocésaine !

Le label propose de faire un tour d’horizon de nos actes concrets posés ou à mettre en œuvre, en 5 points : bâtiment, terrain, célébration et catéchèse, engagement local et global, modes de vie ; tous porteurs de sens et sources de témoignage dans la vie quotidienne de nos paroisses.

"Accomplir le devoir de sauvegarder la création par de petites actions quotidiennes est très noble, […] et fait partie d’une créativité généreuse et digne, qui révèle le meilleur de l’être humain." Pape François LS 211

Voici donc où nous en sommes sur quelques exemples (rappelez-vous avec indulgence : chacun son rythme !) :

Le bâtiment. Un peu comme en paroisse : accueil, salles, bureaux et logements.
  • La communauté a mis en place un suivi de ses consommations d’énergies : non ; et ce n’est pas si évident sans la mise en place de nombreux points de comptage : la Maison Diocésaine est habitée de différentes manières (bureaux, logements, stockage, location de salles, etc.), les consommations varient d’un usage à un autre et nous n’avons pas encore les moyens de les dissocier. C’est bien en projet, mais pas encore réalisé.
  • La communauté a mis en place des objectifs ou des moyens d’amélioration de son efficacité énergétique : la surface de la Maison Diocésaine, bâtiment tertiaire, nous place sous l’obligation légale de réduire de 40% notre consommation énergétique à l’horizon 2030 (c’est demain !), avec compte-rendu annuel à l’ADEME (Agence de la transition énergétique). Grand défi !
  • L’électricité qui alimente le bâtiment provient en tout ou partie d’énergies renouvelables ou d’un tarif vert du fournisseur : non.
  • Les fenêtres du local sont équipées de double-vitrage : oui, sauf pour les fenêtres de la bibliothèque.
  • Nous récupérons l’eau de pluie (par exemple pour les WC ou l’arrosage) : non, le forage remplace l’eau de ville pour l’arrosage. Malheureusement comme trop souvent, nos WC sont alimentés en eau potable…
  • Les produits de nettoyage des locaux sont-ils éco-responsables : ne sais pas encore.
  • Un dispositif de tri est mis en place dans les bâtiments : en grande proportion, mais il y a encore du travail à faire auprès de nos invités et des usagers, les poubelles sont encore souvent confondues !
  • Nous disposons d’un stationnement pour les bicyclettes : oui, deux !
Le terrain : La communauté possède un espace extérieur dont elle a la gestion.
  • Ce terrain est géré de manière à développer la biodiversité (ex : gestion différenciée des plantations, nichoirs et nourritures pour oiseaux, …) : non, malgré une petite variété de plantations.
  • Ce terrain comporte des emplacements pour la culture de fruits, légumes ou plantes aromatiques : par endroits, selon les usagers. En déshérence actuellement.
  • La communauté encourage ses membres à utiliser ce terrain pour le ressourcement et la contemplation : pas encore ! Mais le sujet des chaises longues revient régulièrement à table avec l’arrivée des beaux jours…
  • Les déchets biodégradables sont compostés (sur le terrain ou à un autre endroit) : Il y a bien un compost, mais il n’est pas très vivant, et peu nourri ! Il manque le pot à compost dans la salle commune pour inciter à l’utiliser.

Les chapitres « Engagement local et global, mode de vie » sont peu représentatifs à cause de l’activité singulière de la Maison Diocésaine. Certains sujets seront difficiles à mettre en œuvre, comme permettre le dialogue et interpeller les responsables politiques et associatifs, ainsi que les citoyens sur les questions environnementales, ou bien travailler avec des associations locales de protection de l’environnement ; mais de nombreuses autres actions peuvent être développées et encouragées : organiser une action communautaire (nettoyage de printemps, …), soutenir l’autopartage, s’assurer de l’origine des repas proposés (bio, viandes françaises, etc.), réduire l’usage des mails et du stockage sur les data centers, etc.

Pour conclure avec les mots du Pape François dans Laudato Si :

« Il ne faut pas penser que ces efforts ne vont pas changer le monde. Ces actions répandent dans la société un bien qui produit toujours des fruits au-delà de ce que l’on peut constater, parce qu’elles suscitent sur cette terre un bien qui tend à se répandre toujours, parfois de façon invisible. En outre, le développement de ces comportements nous redonne le sentiment de notre propre dignité, il nous porte à une plus grande profondeur de vie, il nous permet de faire l’expérience du fait qu’il vaut la peine de passer en ce monde. »

Portrait> Des Petites Sœurs de Jésus à Sault

Sœur Christine des Petites Sœurs de Jésus fait partie d’une une fraternité installée à Sault et vivant dans la mouvance de Charles de Foucauld, canonisé le 15 mai dernier.

« Charles de Foucauld est né en 1858 à Strasbourg dans une famille de militaires. A 6 ans il est orphelin, connaît une enfance difficile puis une vie dissipée. Plus tard à la lumière de sa foi, il comprend que Dieu ne l’a pas abandonné et choisit de devenir moine à Notre-Dame-des-Neiges en Ardèche. Frère Charles a découvert la présence de Jésus à un pèlerinage qu’il faisait en Terre Sainte et c’est en marchant dans les rues de Nazareth que d’un coup, il a pris conscience que Jésus est venu par amour pour nous, pour vivre parmi nous, prendre chair de notre chair. Et cela l’a bouleversé ! Charles est parti ensuite dans le désert : son désir était de porter la présence de Jésus à tous ceux qui vivaient là. »


« Charles de Foucauld n’a pas fondé de fraternité de son vivant même s’il en avait le désir mais je pense que l’Esprit Saint a fait le nécessaire puisque Petite Sœur Madeleine a fondé les Petites Sœurs de Jésus, tout comme le père Voillaume qui a fondé les Petits Frères de Jésus ; dans la famille spirituelle Charles de Foucauld, il y a de nombreuses autres branches, des contemplatives et d’autres plus apostoliques. »

Sœur Christine a découvert sa vocation quand, à 20 ans, alors que ses projets de partir en mission tombent à l’eau, elle retourne travailler à l’hôpital de Voiron en tant qu’aide-soignante. Elle lit les livres du père Voillaume et de petite Sœur Madeleine qui lui font découvrir la spiritualité de Charles de Foucauld.

« Ma foi est devenue plus personnelle. Ce qui m’a surtout attirée pour une vie à la fraternité, c’est la vie à Nazareth. Jésus a vécu de manière contemplative et il faisait de la vie ordinaire à Nazareth le lieu de la rencontre avec son Père. Et j’ai senti que le Seigneur désirait que je vive là, dans une vie contemplative avec les gens qui nous entourent. »

Aujourd’hui cela fait 56 ans que Sœur Christine vit sa vocation dans la fraternité. 
Les fraternités vivent du travail de chacun, tout en partageant le travail des gens qui les entourent. Avec sa formation d‘aide-soignante, Sœur Christine a souvent travaillé en gériatrie.

Quant à la vie de prière, c’est une vie contemplative avec une prière communautaire avec laudes et vêpres et puis une prière eucharistique, c’est-à-dire une prière devant l’exposition du Saint Sacrement. « On vient déposer toute notre journée, nos rencontres, les joies, les souffrances de ceux qui nous entourent. On se relaie devant le Saint Sacrement où chacune demeure une heure. C’est une prière d’adoration de Jésus, une prière d’intercession et d’action de grâce. Notre mission est une présence d’amitié, de partage et de prière. Nous recevons de Charles de Foucauld cette mission d’adoration et d’intercession notamment par cette prière eucharistique. »
Quand la fraternité est arrivée en Vaucluse, il y a 37 ans, les sœurs ont rencontré Mgr Bouchex, évêque du diocèse, pour lui demander où installer leur fraternité. Il a répondu : « Je sais très bien que s’il y a une fraternité des Petites Sœurs de Jésus qui prient pour la paix tout près des ogives nucléaires- qui étaient à l’époque sur le plateau d’Albion-, les ogives ne partiront jamais ! »
C’est ainsi que la fraternité s’est installée à Sault.
« Les ogives sont parties et nous, nous sommes toujours là, et on continue à prier pour la paix, surtout aujourd’hui ! » 

Résumé d’un entretien avec Martine Racine pour l’émission « Pourquoi le taire » sur RCF Vaucluse,
par Sylvie Testud

 

Le livre du mois> Trois jours et trois nuits

Cet ouvrage collectif, créé à l’initiative de Nicolas Diat, rassemble les témoignages d’une quinzaine d’écrivains contemporains, croyants ou non, qui ont accepté de retranscrire leur expérience vécue au sein de l’abbaye pendant trois jours et trois nuits .

Et ceux ci ont joué le jeu...Participant aux offices de Matines à Complies, ils se sont immergés dans cette petite société "aux antipodes de la nôtre", comme le souligne Pascal Bruckner :

"Le silence en lieu et place du bruit, la frugalité plutôt que l’abondance, la coupure plutôt que la connexion"

"D’abord le silence…qui ne ressemble à aucun autre les enveloppe dès leur arrivée et les invite à un rendez-vous avec soi même", nous témoigne Jean-Paul Enthoven .

Puis le cadre régulier, le rituel, qui pourrait faire craindre l’ennui, se révèle au contraire être "la forme enfin trouvée de l’éternité", poursuit ce dernier.

Et par-dessus tout, le grégorien comme "un gémissement primordial et doux" en dit long sur ce qui en l’homme est plus grand que l’homme…

« Ce n’est pas l’homme, périssable, voué à l’impermanence des choses, à des passions illusoires et à la fugacité des instants qui apparaît ici, mais l’homme éternel »

renchérit Jean-Marie Rouart

Cet homme éternel, c’est celui que tente de devenir à sa manière l’artiste, dont la création s’apparente à une quête spirituelle et même à une prière.

« Un Baudelaire un Rimbaud mystique à l’état sauvage me semblent avoir adressé les plus belles prières qui soient » nous dit encore l’Académicien.

Cet univers de calme et de beauté n’empêche pas néanmoins les questions…celles que se pose par exemple Thibault de Montaigu, tellement admiratif de "ces derniers héros, les seules braves d’une civilisation mourante, empoisonnée par l’ego et l’hédonisme marchand" :

"Qui de nos jours est encore capable de s’oublier soi même pour embrasser un destin qui les dépasse ?Mais une fois les lumières éteintes, ne tremblent-ils pas devant la nuit éternelle ?" se demande-t-il .

Il se rassure en pensant que Saint Augustin, leur saint fondateur, ayant lui-même tellement longtemps erré dans les ténèbres, ne manquera pas de les guider sur cette voie étroite…

Et puis ceux-ci ne sont jamais seuls, eux dont la diversité les rapproche "d’une légion étrangère des âmes" : la solidarité spirituelle, appelée de ce beau nom de communion des saints est toujours à l’œuvre au-delà du temps et de l’espace.

« Nul novice ne s’avance seul vers Dieu. Ils sont des milliers et des milliers qui l’accompagnent dans l’église où ils s’allongent face contre terre au moment de se consacrer au Christ. »

Questions d’un côté, tentation de fuir de l’autre. Celle qu’éprouve Frédéric Beigbeder pourtant fasciné par la beauté et le mystère, mais dont la vie dissolue lui revient en boomerang dans ce qu’il appelle lui-même

"ce refuge des âmes blessées."

L’enfant prodigue ne semble pas si loin pourtant, quand il évoque ce besoin de génuflexion qui le pousse à prier pour ces Français qui « errent sans but à l’extérieur de cette enceinte sainte ».

Et de conclure : "penser à ces âmes agenouillées m’aide à tenir debout."

Même touchante émotion quand on lit le témoignage de Boualem Sansal qui, empêché de venir pour cause de Covid, a tenu néanmoins à apporter sa contribution à cet ouvrage.

« Je suis athée et je le regrette » commence-t-il par dire, et il poursuit ; "Je suis athée par désespoir, par impuissance, par fatalisme" . Et pourtant il est sûr que le chemin de la vérité et de la vie existe…. Il veut croire qu’"il est possible de rallumer le feu sacré."

Car, pense-t-il avec raison :

« les athées désespérés comme moi sont au fond de grands croyants, à tout le moins des chercheurs tenaces de sacré et de vérité. »

Du coup, on se prend à prier pour celui qui signe Frère Boualem Sansal, athée en recherche de Dieu, quand il s’écrie : "j’ai peur de mourir orphelin". Mais on a confiance avec lui quand il affirme aussitôt : "Dieu aime les orphelins."

En définitive, conclut le supérieur de la communauté :

"le dialogue avec les écrivains s’est fait sur le terrain de la beauté ; la beauté en effet sait communiquer plus immédiatement par intuition et vibrations : les cœurs, les sensibilités, les intelligences même se rejoignent alors rapidement et à un niveau élevé".

Ce recueil prouve que la littérature est et doit rester un appel à l’absolu, à la transcendance ; que la culture peut encore s’épanouir en désir d’éternité.

Ainsi, dans ce monde sombre, cet ouvrage apparaît comme un formidable signe d’espérance.

Enseignement catholique > Les Chefs d’établissement ... sur les pas de Don Bosco

Plusieurs chefs d’établissement de notre diocèse nous livrent leur témoignage suite au pèlerinage en Italie organisé par la Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique de Vaucluse.

« Il ne faut pas rêver sa vie mais vivre ses rêves »

Sur les pas de Don Bosco…. Bien plus encore… Rencontre avec Don Bosco !
Avant de prendre part à ce pèlerinage, Don Bosco était pour moi un Saint parmi tant d’autres, fondateur des Salésiens, éducateur reconnu. 

Quelques lectures à son sujet dans lesquelles je me retrouvais beaucoup avant le départ m’ont interpellée et ont attisé ma curiosité. Et puis voilà, une rencontre aussi bien spirituelle que quasi charnelle au Valdocco.
Lieu né d’un quartier mal famé qui deviendra la maison de tous les salésiens, d’une petite ferme à un site grandiose construit à la grâce de Dieu par la volonté d’un homme qui a consacré sa vie aux jeunes pauvres, orphelins, prisonniers, qui savait lire dans leur cœur et qui a osé. Osé prendre des risques, osé donner une chance à chacun, osé voir derrière les apparences, osé Aimer.

Quelle émotion en parcourant les différentes constructions, la petite chapelle, la chambre où il mourut en 1888, la messe présidée par monseigneur Fonlupt dans l’église Saint-François de Sales, les multiples anecdotes évoquées par le père Mike, guide extraordinaire ! Et puis la rencontre dans la basilique de Marie Auxiliatrice. Il est là, si près, il n’y a plus de mot. La prière de chacun emplit ce moment de Grâce. Nous lui confions nos établissements, nos élèves en espérant être à la hauteur, capables d’autant de douceur, d’humilité d’amour et de charité.

Cette rencontre se poursuivra à Castelnuovo, où il naquit en 1815. Que penserait-il de ce site grandiose aujourd’hui ? Face à la petite ferme familiale dans laquelle « mama Marguerita » lui inculqua la Foi , le courage, et qui lui apporta son soutien inconditionnel « Si tu crois que Dieu le veut, tu peux compter sur moi » devant La statue de cette mère dévouée l’émotion est intense, la présence est encore plus importante jusqu’ à la messe célébrée par le Père Pascal dans l’église du village où il fut baptisé. Après une très belle introduction d’Hervé Laurent , nous avons pu nous présenter face au Seigneur en souvenir de notre baptême après ces 3 jours d’une richesse spirituelle, émotionnelle intense.

A l’issue de l’eucharistie, M. De Coat reprend cette très belle phrase « j’ai fait le brouillon, vous y mettrez les couleurs » A nous de suivre le chemin….
Bien entendu, il ne faut pas oublier la visite au Saint Suaire dans la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, à Turin, recueillement et vénération face à ce linge empreint du Christ.
Recueillement également devant la châsse de Giorgio Frassati, saint dans la lignée de Don Bosco, qui nous rappelle à chacun de vivre en saint « Vivre sans la foi, sans un patrimoine à défendre, sans soutenir dans une lutte continue la Vérité, ce n’est pas vivre mais végéter. Nous ne devons pas végéter mais vivre »

Ces 3 jours de pèlerinage ont été riches en rencontres, en émotions, car nous l’avons vécu dans un esprit de convivialité, de joie, de partage et de communion, orchestrés par M. De Coat, Hervé Laurent et Isabel Velasco. Hébergés au centre salésien du Sanctuaire de la madonna dei Laghi, dans un écrin de verdure au bord du lac d’Avigliana, nous avons été très bien reçus par les pères de la communauté.

Nous avons également été très touchés par la présence de Monseigneur Fonlupt qui s’est joint à nous avec beaucoup de simplicité, qui a su trouver les mots justes pour nous accompagner, nous encourager dans notre mission de chef d’établissement.

Je pense pouvoir parler au nom de tous mes collègues chef d’établissement en disant que nous ne sommes pas « rentrés chez nous comme avant » et qu’il nous tient à cœur de mettre des couleurs sur le brouillon…. A nous de transmettre désormais à nos équipes, à nos élèves cette force de croire que tout est possible et de voir tout ce que Dieu a mis de bon en chacun de nous.
« Seigneur, ces jeunes que tu nous confies, apprends-nous à les éduquer, à leur faire découvrir leur identité d’être unique aimé de Toi, à les faire sortir de l’état de dépendance qu’est celui de l’enfance vers celui de sujet, capable de prendre la parole, de travailler, d’entrer en relation avec les autres, et capables de la plus haute expression de la communication : l’Amour »

« Il ne faut pas rêver sa vie mais vivre ses rêves »

Céline CANET
Chef d’établissement de l’Ecole Saint-Joseph (Pernes-les-Fontaines)

« Ne regardez pas l’apparence d’un jeune mais sa réalité »

La direction diocésaine de l’Enseignement Catholique de Vaucluse a organisé pour ses chefs d’établissement un pèlerinage à Turin du lundi 2 au jeudi 5 mai 2022.

Après avoir dépassé mes craintes de laisser mon établissement, me voilà embarqué dans le car, direction Turin sur les traces de Don Bosco.

La figure de Don Bosco est bien connue dans le monde de l’éducation. Les enseignants reconnaissent en lui un éducateur et un grand pédagogue. J’ai été particulièrement touché par la pauvreté dans laquelle il a passé son enfance, dans un village à côté de Turin. C’est émouvant de prendre conscience du contraste entre cet isolement et le rayonnement de son oeuvre. Elle est totalement tournée vers la jeunesse. Je garderai en mémoire une citation : “ne regardez pas l’apparence d’un jeune mais sa réalité.”

Avant de partir, nous avons pu célébrer l’eucharistie, et à la fin de la messe monsieur de Coat nous transmet cette parole de Don Bosco : “J’ai fait le brouillon, vous mettrez les couleurs”. C’est une très belle invitation à intérioriser le message et à le diffuser plus largement.

Enfin je garderai aussi en mémoire l’excellente ambiance qui a régné entre nous tout au long du voyage.

M. Patrick Perchain
Chef d’établissement de l’Ecole Champfleury (Avignon)
Établissement scolaire trinitaire

« Il a fait le brouillon, nous mettrons les couleurs…. »

Intégrée au Diocèse d’Avignon depuis la rentrée de septembre, j’ai eu la chance de participer récemment à la dernière session des chefs d’établissement qui a réuni une trentaine de directeurs autour de l’équipe de la Direction diocésaine, animée par son directeur Olivier de Coat. Ainsi, du 2 au 5 mai, il nous a été proposé de partir sur les traces de Saint Don Bosco et de découvrir la pédagogie salésienne. 

Comme tout pèlerinage, cela nécessite un peu d’organisation. Il faut d’abord quitter son chez soi professionnel et personnel, ce qui n’est pas chose facile. Il faut aussi se laisser porter et se laisser toucher progressivement. 

Je retiendrai particulièrement une visite guidée, je dirai plutôt une visite incarnée. Merci père Mike de m’avoir fait découvrir le Valdocco, maison mère des œuvres Salésiennes ! Une visite vécue comme une rencontre avec Jean Bosco au travers du temps. Lors de cette visite qui nous parle de l’enfance simple et difficile de Don Bosco, de son songe fondateur à 9 ans, de ses rencontres avec des centaines de garçons qu’il accueille comme Dominique Savio, de sa maman Marguerite, nous comprenons l’essentiel du lien qui lie un éducateur à un jeune : la relation de proximité qui se crée au travers des gestes du quotidien. 

En tant qu’éducatrice, je partage avec force l’intuition de Don Bosco que je découvre. Une pédagogie de la rencontre, qui laisse sa chance, basée sur la joie et l’amour mais aussi sur la raison et la Foi. Un système « préventif » d’une grande modernité et qui peut s’appliquer à chacun. 

Cette rencontre touche chacun de nous, pèlerins et chercheurs de perles, nous émeut et nous soude davantage. Notre cœur s’ouvre et s’enfle de tant de grâces reçues. 
Ce pèlerinage s’achève par une célébration dans l’église du Castelnuovo (l’église même où fut baptisé Don Bosco). Appelés un par un par nos prénoms, nous sommes appelés à renouveler notre baptême, à nous y ressourcer, à vivre notre mission à la lumière de Don Bosco. 

Il a fait le brouillon, nous mettrons les couleurs….

Un pèlerinage qui ne me fera pas rentrer chez moi comme avant, un pèlerinage où la joie de découvrir mes collègues comme une famille m’a été donnée. 

Laurence RENAUD
Chef d’établissement de l’école Saint-Jean-le-Baptiste (Valréas) 

« Transmettre pour diffuser, perpétuer, éduquer et transmettre pour choisir …une vie qui a du sens »

Sous l’impulsion du directeur diocésain, nous voilà partis à Turin sur les pas de Don Bosco. Ce saint a marqué Olivier de Coat, lors de son parcours d’enseignant, par son vécu et sa méthode éducative, par sa proximité et son actualité. Il garde précieusement la découverte de ce saint homme et s’inspire dans son enseignement et sa vie du système préventif. Une découverte qu’il souhaite nous transmettre. 

Mais qui est Jean Bosco ?

Né en 1815 près de Turin, issu d’une modeste famille paysanne, il perd son père très tôt. Élevé par sa mère, Maman Marguerite, il se sent appelé, tout jeune, à consacrer sa vie aux enfants et aux adolescents. Pour y parvenir, il doit étudier dans des conditions difficiles, car pauvre et voué à devenir paysan comme son père, et ses frères. Il devient prêtre en 1841 et découvre la misère des jeunes dans les faubourgs de Turin et des nombreux enfants jetés en prison, sans avenir.

Il parvient à rassembler nombre d’entre eux et fonde son premier Oratoire dans le quartier du Valdocco, à la fois lieu de loisirs et d’évangélisation, école professionnelle et secondaire. Ensemble ils vivent une démarche éducative originale basée sur la confiance, une bienveillance réciproque, qualifiée par Don Bosco de « préventive ».

Don Bosco, à l’origine d’un « système » éducatif appelé « préventif » 

Il refusait l’approche répressive d’une société qui enfermait les jeunes et les stigmatisait, au lieu de leur proposer un processus de réparation et de rédemption. Il a toujours cherché des solutions qui incluaient le jeune et le rendaient acteur de sa propre éducation. En proposant une éducation intégrale, il tenait compte de la personnalité de chaque jeune, de ses talents, de ses aspirations.

Don Bosco suscite parmi les jeunes dont il a la charge des responsables qui s’enthousiasment pour sa pédagogie. En 1859, avec dix-sept d’entre eux, ils créent la Société des Salésiens (les salésiens de Don Bosco – SDB), constituée de religieux prêtres et laïcs. Il les appelle ainsi en souvenir de Saint François de Sales dont il admirait la bonté et l’intelligence. 
Son système éducatif appelé « préventif » développe l’idée, alors assez neuve, que l’éducation professionnelle permet de donner des repères sociaux aux jeunes qui les ont perdus. « Si nous laissons Dieu faire son œuvre en nous, alors naitront des perles dans nos vies ». Il développe une approche globale de l’éducation et appuie son « système » éducatif sur un tryptique : la paroisse, l’école, la famille.

Don Bosco est déclaré saint en 1934. Jean-Paul II le proclame « Père et maître de la jeunesse » en 1988. Aujourd’hui, les Salésiens sont plus de 15000 dans 138 pays et les Salésiennes de Don Bosco, 14000 dans 93 nations. Dans des écoles, des centres de jeunes, des paroisses, des établissements d’action sociale… La mission salésienne se poursuit. C’est pourquoi, dans sa première année de mission dans le diocèse du Vaucluse, monsieur de Coat nous entraîne à la suite de Jean Bosco afin de nous transmettre son expérience comme un passage de relais, comme un échange mutuel. Car le meilleur se transmet et cette transmission est l’empreinte du temps long.

Nous avons vécu ce séminaire ensemble, chefs d’établissement du 1er et du second degré, et nous avons la grande joie de partager notre rencontre avec Monseigneur Fonlupt et le père Pascal, Isabel Velasco et Hervé Laurent… un diocèse, une équipe, un esprit de famille. Heureux sommes-nous d’avoir gouté ces enseignements pendant les trois jours. 

Transmettre pour diffuser, perpétuer, éduquer et transmettre pour choisir …une vie qui a du sens. 

Dans le cadre professionnel des chefs d’établissement du Vaucluse, il est essentiel de goûter profondément. Et c’est ce que nous avons fait, nous les perles du Vaucluse. 😊
Mais n’oublions jamais ceux qui sont au cœur de notre action : les jeunes. Développons l’écoute et la relation car, comme le dit Don Bosco, « J’ai promis à Dieu que tant qu’il me resterait un souffle de vie, ce serait pour nos chers enfants » Il vivait continuellement l’union à Dieu. Et Dieu connaît chacun d’entre nous et nous accompagne de sa sollicitude et de sa tendresse. Il nous appelle par notre nom… Il marche devant nous… (Jn10, 3-4) Voilà pourquoi nous pouvons le suivre en confiance. Il nous appelle à la Vie ! À la suite de Jean Bosco, Michel Mazon, François Besuco, Di Pier Giorgio Frasatti, qui parfois ont eu une vie courte mais très féconde, à la suite de Dominique Sario, Marie Dominique Mazzarello, Joseph Cafasso, Joseph Allamano, Chiara Luce et de tant d’autres, allons-nous répondre à cet appel ? 

« J’ai fait le brouillon, mettez les couleurs ! »

Raymonde MAIRE
Chef d’établissement Lycée Saint-Joseph Avignon
Établissement scolaire jésuite

 

Il y a 100 ans dans le diocèse> Autrefois dans le diocèse d’Avignon, en juin (1872-1972)

Fête-Dieu à Avignon en 1872

« Avignon est toujours une ville bien catholique et qui sait affirmer sa foi », ainsi commençait la chronique de la Semaine Religieuse du diocèse d’Avignon évoquant la procession générale du Saint-Sacrement pour la Fête-Dieu, en 1872.

Saint-Sacrement, Bollène

Nous sommes en régime de Concordat, aussi « le départ de la procession a été annoncé par le son de toues le cloches » mais aussi « la grande voix du bourdon de l’Hôtel de Ville », et d’ailleurs « on a vu (…) au premier rand du cortège d’honneur, M. le Préfet du département, M. le Général de subdivision et M. le Maire de la cité ».

« Sur tout son parcours une foule immense d’avignonnais et d’étrangers s’était réunie pour la voir passer e s’est tenue, tant qu’a duré le défilé, recueillie et respectueuse ». Monseigneur l’Archevêque ne put présider la procession cette année-là, à cause d’une maladie, toutefois, quand la procession est passée près de l’archi-basilique métropolitaine de Notre-Dame-des-Doms, il a « paru, avec ses ornements pontificaux et entouré de ses Grands-Vicaires et de son Chapitre, sur le grand perron du Calvaire, où un murmure très accentué de satisfaction, parti de la foule, l’a salué ».

Notre-Dame-de-Lumières (1872, 1922)

En 1872, le premier jour de l’octave de la Fête-Dieu, étaient inaugurées les processions du Saint-Sacrement au sanctuaire de Notre-Dame-des-Lumières (au pluriel). « On sait combien le parc de Lumières se prête merveilleusement aux gracieux développements des files pieuses qui forment ordinairement le cortège de la Reine des Anges. Cette fois c’était le Fils de Marie, sous les voiles eucharistiques qui était porté en triomphe dans ces allées fleuries ». Le chroniqueur ajoute « les trois congrégations du Petit-Séminaire venues en pèlerinage dès le matin, sous la conduite de leurs Directeurs, ont beaucoup ajouté à la beauté d la fête par la mélodie de leurs chants, leur modestie et leur recueillement ».

En 1922, pour la deuxième année consécutive, les jeunes catholiques se sont retrouvés à Notre-Dame-de-Lumière (au singulier) le Lundi de Pentecôte. Au cours de la messe, l’abbé Peyron, vicaire général, « exhorta ses auditeurs à faire en cette journée radieuse la part de la récréation, d’un labeur peu fatigant et surtout celle de la ferveur, que le Saint Esprit communique en l’anniversaire de la Pentecôte ». Ce rassemblement est l’occasion pour les jeunes de se mettre à la disposition des curés « pour porter, sans demander aucun dédommagement matériel, là où on les appellera, la bonne parole, en faveur de la jeunesse catholique ». Dans l’après-midi, « une belle procession s’organise à travers les allées de Lumière et se déroule sous les ombrages touffus de la cour Sainte Jeanne d’Arc, au chant du Magnificat et du ‘Prouvençau e catouli’ ».

Mgr Peyron, Vicaire Général
(L’usage romain est de donner le titre de Monseigneur aux vicaires généraux, pour souligner le lien entre celui-ci et l’évêque)

Le reliquaire du Saint-Mors à Carpentras 1872

C’est en 1872 que le reliquaire du Saint-Mors de Carpentras a été réalisé par les ateliers d’Armand Calliat à Lyon. Selon la tradition, le Saint-Mors fut réalisé par ordre de sainte Hélène pour le cheval de l’Empereur Constantin, à partir d’un clou de la vraie croix. C’est sur cette relique que la pape Vigile prêta serment au II° Concile de Constantinople, qui resta dans les trésors de Byzance jusqu’en 1206, puis fut apportée par un seigneur du Comtat à Carpentras qui la plaça dans ses armoiries.

« Le reliquaire qui renfermera ce précieux trésor a été conçu et exécuté par l’habile artiste avec le goût exquis dont tous ses travaux font foi. Quatre chevaux, fièrement posés, soutiennent le pied sur lequel est représentée la victoire de Constantin. Cette scène, dont les personnages et les chevaux dorés se détachent sur émail rouge, est admirablement dessinée. Autour de la tige s’enroulent, en fuyant, des reptiles qui figurent les démons vaincus. Sur le nœud se détachent des médaillons émaillés. La monstrance affecte la forme triangulaire de la relique, qu’elle environne d’une décoration splendide ; elle est surmontée du labarum couronné ».

Eglise de Saint-Joseph Travailleur, 17 juin 1972

L’église paroissiale de Saint-Joseph-Travailleur qui est actuellement inutilisée, inscrite au Patrimoine remarquable du XX° siècle, a connu le samedi 17 juin 1972 la célébration de l’ordination sous-diaconale d’Olivier Pety et Bernard Salussola.

Abbé Bruno Gerthoux
Archiviste

Nouvelle évangélisation> Couples parrains : MERCI et à l’an prochain !

Beau succès de la journée diocésaine des fiancés

Chaque année revient le sujet du recrutement des couples parrains pour la journée diocésaine des fiancés.

Depuis la première, organisée dans notre diocèse en 2005 à l’Isle-sur-la-Sorgue, nombreux sont ceux qui sont venus accompagner pendant une journée quelques couples de fiancés.

Témoins de la vie en couple vécue dans la grâce sacramentelle, représentants d’un peuple de Dieu varié en age, en années en couple, en engagements de Foi...

Et parfois, l’équipe organisatrice pourrait s’inquiéter, se décourager, se lasser voire s’angoisser : trouverons-nous assez de couples, y aura-t-il des imprévus, aurons-nous beaucoup de fiancés ? L’information est-elle passée ?

Finalement, ce questionnement fait place à l’abandon dans la Foi, nous faisons notre part, et Seigneur tu feras le reste, selon ton projet pour chacun !

Et dans notre part, à l’heure du bilan, il nous reste à vous remercier, serviteurs, et couples parrains, sans oublier les témoins !

Vous remercier d’avoir répondu présents, vous remercier de permettre à la journée d’avoir lieu dans les meilleures conditions, vous remercier de votre investissement en temps, en patience en déplacement, en organisation.

Et comme la plupart d’entre vous a pris la peine de répondre à notre enquête, je vous en livre ci-après quelques extraits.

Réponses à la question : « Comment avez-vous ressenti votre rôle de parrain ? » puis "Comment se sont déroulées les discussions avec vos couples - filleuls ?"

  • Bien dans mon rôle de parrain, tout était fluide. Des fiancés bien présents ...
  • Avec le groupe tout a été simple et naturel.
  • Une première fois qui nous a plu...
  • Plus facile : montrer la joie d’être en état de grâce et de prière.
  • Une très belle mission pleine d’émotions et convivialité. Aucune difficulté au contraire, la journée s’est déroulée naturellement avec une bienveillance réciproque.
  • Belle journée ; nos filleuls étaient facilitants, nous n’avons pas eu de difficulté particulière.
  • Les fiancés ont bien participé, du coup cela n’a pas été difficile pour nous.
  • Pertinent, taille du groupe idéale, retours riches en petits groupes
  • Rôle de parrain riche et gratifiant.
  • Ce rôle de parrain est toujours aussi enrichissant pour nous et après toutes ces années, on ne s’en lasse pas... Cela fait une bonne piqûre de rappel pour notre propre couple !
  • Partie facile, la relation inter-humaine...
  • Tout s’est bien passé. Très heureux d’avoir pu rendre ce service. De plus, cette journée de partage et de témoignages a été bénéfique pour notre couple.
  • Des moments de partage avec des filleuls très émus lors de la bénédiction qui a été un des points culminants de cette journée . Ils étaient touchés d’être entourés et si bien accueillis. Ils étaient surpris par la bienveillance manifestée à leur égard
  • Discussions dans une relation faite de confiance et de simplicité
  • De très beaux échanges. Un fiancé non baptisé et loin de l’église nous a confié avoir été surpris par la joie de tous ces gens qui ont la Foi et cela l’a interpellé, il ne s’y attendait pas et pensait que la religion était forcément austère...
  • C’est vrai que cette journée montre une belle image de l’Eglise !
  • Les discussions ont été fluides.

Et, pour vous donner l’envie de continuer, je vous partage aussi quelques réponses des fiancés : « comment avez-vous vécu les temps de rencontres avec vos parrains ? »

  • Ca fait plaisir de voir une église (bâtiment) et des chants modernes et joyeux
  • Nous sommes venus avec pleins d’appréhensions et en sommes repartis ravis
  • Nous avons passé un moment mémorable qui nous amènera à réfléchir et cheminer ensemble tout au long de notre vie
  • Nos parrains étaient super bien, nous ont conseillés et ont stimulé la discussion !
  • C’était un temps de partage en pleine vérité.
  • Nos parrain étaient merveilleux très à l’écoute très touchants et rigolos, moment très agréables en leur compagnie
  • Ils ont été très présents pour nous accompagner et nous les remercions pour cette journée.
  • Nos parrains étaient vraiment au top, à l’écoute et attentifs, nous nous sommes sentis tout à fait à l’aise dès le départ.
  • Très bonne journée, rythmée, diversifiée, nous ne regrettons pas un seul instant d’être venus

Finalement 146 couples se mariant cette année dans notre diocèse étaient présents.

Toute l’équipe organisatrice vous dit à l’année prochaine. La date pressentie est le dimanche 12 mars, à vos agendas !

Patrimoine> Carpentras, l’Hôtel-Dieu : un palais ? non, un hôpital !

Né à Carpentras en 1683, Mgr Malachie d’Inguimbert passe la majeure partie de sa vie en Italie et n’y revient qu’en 1735 à 52 ans comme évêque, charge qu’il exercera jusqu’à sa mort à 74 ans. Carpentras était alors la capitale du Comtat Venaissin dans le cadre des États Pontificaux, Avignon constituant une possession papale à part.
Très actif et entreprenant, il marquera profondément sa ville sur le plan spirituel comme sur le plan matériel en la dotant d’un hôpital de pointe pour l’époque - l’Hôtel-Dieu - et d’une vaste bibliothèque - l’actuelle Inguimbertine, ouverte au public dès sa fondation ce qui était également nouveau. Ce vaste programme social est ainsi résumé sur le socle de sa statue : « Ses libérales mains ont laissé dans le Vaucluse le pauvre sans besoin, l’ignorant sans excuse »

Dès le premier regard, la majesté et l’ampleur de l’édifice surprennent :


L’intérieur est à la hauteur de la façade. Le hall, très vaste, affiche la générosité de trois siècles de donations :


Un tableau par donateur, son nom, son blason s’il en a un, ses titres, son portrait :


L’escalier à double révolution s’ouvrant en éventail dans le hall est digne d’un château princier :


C’était la conception de l’époque : les pauvres aussi ont droit au beau car la beauté est un attribut de Dieu. Mais la fonctionnalité des ingénieurs était aussi au programme, chaque fonction est séparée : la cour d’honneur, le hall des visiteurs décoré des tableaux des donateurs et le grand escalier sont au centre du bâtiment. À droite, les chambrées des malades séparant les contagieux des convalescents :


À gauche, c’est le couvent des sœurs hospitalières qui resteront en fonction jusque dans les années 80. Les voici au XIXe siècle dans leur apothicairerie en train de préparer potions et onguents :


L’apothicairerie est du reste associée à leur espace conventuel. C’est une salle splendide dans le style de l’époque, entièrement en état avec ses pots décorés, ses boiseries cirées, ses tables marquetées en marbre, sa déco en « chinoiserie » alors à la mode, ses grisailles bleutées également très tendance sous Louis XV :


La vaste chapelle baroque est digne de la splendeur du bâtiment. Elle nécessiterait plusieurs photos. En attendant que vous alliez la voir et pour vous mettre en appétit, voici son autel :


À côté se trouve le tombeau (1) de Mgr Malachie d’Inguimbert (1774) dû au sculpteur marseillais Étienne Dantoine (1774). C’est un sarcophage de marbre rose posé sur quatre pattes de lion, surmonté d’un socle portant une inscription à la gloire de « Mgr Malachie d’Inguimbert, ornement et Père de sa patrie... » qui a légué sa bibliothèque et l’Hôtel Dieu à sa Patrie, le tout surmonté du buste de d’Inguimbert :


S’appuient sur le tombeau deux femmes vêtues à l’antique. À droite, l’allégorie de la charité sous la forme d’une femme allaitant un bébé, et à gauche l’allégorie de la foi : une femme méditant la tête baissée, un livre à la main droite, et des livres à ses pieds. Cette allégorie me semble difficile à interpréter : les livres sont sans doute les saintes Écritures, mais pourquoi la tête baissée et la main sur le front ? J’ai fini par penser que cela représente la méditation des saintes Écritures :


Et remarquons aussi entre le socle et le buste, une frise : un sablier affublé de deux ailes déployées. Le sablier ailé est un symbole funéraire courant à l’époque : le sablier symbolise le temps qui s’écoule beaucoup trop vite, comme le remarque déjà Job (14 ; 1-2) : le temps « fuit et disparaît comme une ombre », heureusement que les ailes de son ange gardien sont là pour l’emmener au Paradis quand son sablier sera vide :


Avant de sortir de l’Hôtel-Dieu, arrêtez-vous un instant sur la mosaïque aux armes de Malachie d’Inguimbert. On a beau être un homme d’Église - dévoué aux pauvres à qui l’on consacre sa fortune et ses travaux, on n’en reste pas moins un aristocrate fier de son passé et de ses ancêtres. « D’azur à quatre colonnes d’or et un chef de gueules chargé de deux étoiles d’argent » timbré d’une couronne... de marquis, me semble-t-il :


Mais l’aristocrate n’oublie pas qu’il est aussi un homme d’Église. Et là, notre Dom Malachie va se distinguer des évêques ordinaires dont le blason est surmonté d’un chapeau de sinople (vert) d’où pend une double cordelière à six houppes (pompons) sur trois rangées et d’une croix de procession à une traverse (réglementation de 1832). D’Inguimbert, lui, rappelle qu’il n’est pas un simple évêque, mais un « prélat di fiocchetto » (à petites houppes) qui sont des évêques de la Cour Pontificale : Son chapeau est rouge, sa cordelière porte dix houppes sur quatre rangs et sa croix de procession comporte une double traverse… Ne croyez pas que ce sont là des détails : il a pris soin de les représenter !

Le fait que le blason figure sur le seuil de la grande porte d’entrée a une double signification : allant visiter un malade, vous ne pouvez manquer de vous remémorer, au cas où vous l’auriez oublié, que le mécène est Mgr Malachie d’Inguimbert, noble et antique famille de Carpentras. Mais aussi, le passant est obligé de marcher - de piétiner ? - sur le blason du mécène, signe d’humilité. À vous de décider de la bonne interprétation.

François-Marie Legœuil

(1)La photo du tombeau de Mgr d’Inguimbert est sous licence :

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:Hotel_Dieu_-_Tombeau_JD_inguimbert.jpg