Après la synthèse diocésaine, la synthèse nationale française, voici donc une troisième marche proposée avec cette synthèse établie à Rome par le secrétariat du synode pour inviter chacun des sept continents à un discernement.
Je ne saurai trop vous inviter à découvrir ce document, à le lire, et pourquoi pas le travailler avec l’équipe synodale avec laquelle vous avez marché. Les points de convergence dans la réflexion er les questions posées sont significatifs mais ils s’élargissent fortement. Il importe que nous demeurions attentifs au chemin qui se poursuit plus largement au-delà de notre équipe, de notre diocèse.
Pour notre part, en diocèse, nous continuons à partager à partir de la lettre pastorale que je vous ai proposée le 16 octobre dernier. Pour en reparler et préciser la perspective je viens, d’ici Noël, vivre une rencontre dans chacun des huit doyennés du diocèse pour nous soutenir dans la réflexion proposée.
Que ce soit la réflexion synodale ou notre réflexion à partir de la lettre pastorale, résonne pour nous cette invitation à regarder plus large et mesurer les évolutions, déplacements, conversions que nous avons à vivre. Pour soutenir cela je vous propose cette belle réflexion tirée du dernier document du synode.
Que cette ouverture appelée nous accompagne au long du temps de l’Avent qui vient de s’ouvrir pour l’Eglise.
+ François Fonlupt
Archevêque d’Avignon
« Élargis l’espace de ta tente,
déploie sans hésiter la toile de ta demeure,
allonge tes cordages,
renforce tes piquets ! » (Is 54,2).
26. La parole du prophète rappelle au peuple exilé l’expérience de l’exode et de la traversée du désert, lorsqu’il vivait sous des tentes, et annonce la promesse du retour au pays, signe de joie et d’espérance. Pour se préparer, il est nécessaire d’agrandir la tente, en agissant sur les trois éléments de sa structure. Les premiers sont les toiles, qui protègent du soleil, du vent et de la pluie, délimitant un espace de vie et de convivialité. Il faut les déployer, afin qu’elles puissent également protéger ceux qui sont encore en dehors de cet espace, mais qui se sentent appelés à y entrer. Le deuxième élément structurel de la tente est constitué par les cordages, qui maintiennent la toile déployée. Ils doivent trouver un équilibre entre la tension nécessaire pour empêcher la tente de s’affaisser et la souplesse qui amortit les mouvements causés par le vent. Par conséquent, si la tente se dilate, ils doivent être allongés pour maintenir la bonne tension. Enfin, le troisième élément est constitué par les piquets, qui ancrent la structure au sol et assurent sa solidité, mais restent capables de se déplacer lorsque la tente doit être montée ailleurs.
27. L’écoute actuelle de ces paroles d’Isaïe nous invite à imaginer l’Église comme une tente, ou plutôt comme la tente de la rencontre, qui a accompagné le peuple dans sa traversée du désert : elle est donc appelée à s’étendre, mais aussi à se déplacer. En son centre se trouve le tabernacle, c’est-à-dire la présence du Seigneur. La fixation de la tente est assurée par la solidité de ses piquets, c’est-à-dire les fondements de la foi qui ne changent pas, mais qui peuvent être déplacés et plantés dans un terrain toujours nouveau, afin que la tente puisse accompagner le peuple dans sa marche à travers l’histoire. Enfin, pour ne pas s’affaisser, la structure de la tente doit maintenir en équilibre les différentes poussées et tensions auxquelles elle est soumise : une métaphore qui exprime la nécessité du discernement. C’est ainsi que de nombreuses synthèses imaginent l’Église : une demeure spacieuse, mais non homogène, capable d’abriter tout le monde, mais ouverte, laissant entrer et sortir (cf. Jn 10,9), et se dirigeant vers l’étreinte avec le Père et avec tous les autres membres de l’humanité.
Document de travail pour l’Étape Continentale n° 26 et 27