Le titre de ce livre - qui fait penser à la devise scoute - interroge sur la signification de ces mots et invite surtout à se poser la question fondamentale : être prêt… pour quoi ?
Considérons-nous en effet que l’enjeu de notre vie réside dans la rencontre ultime, et nous y préparons-nous ?
En effet, l’Evangile invite à se tenir prêt « en tenue de service , la lampe allumée » pour cette heure où le maître viendra nous chercher.
Être prêt, c’est donc être vrai.
Ne pas ressembler à ces gens qui, selon la chanson de Jean-Jacques Goldman , « vivent comme s’ils ignorent qu’un jour il leur faudra mourir », qui vivent à la surface d’eux-mêmes sans se poser de question sur le sens de leur vie.
Mais être prêt ne signifie pas pour autant être parfait ; qui pourrait le prétendre en effet sans être dans l’illusion ?!
Quels que soient nos efforts, nous ne serons jamais arrivés à un point tel que nous puissions dire à Dieu « c’est bon , maintenant j’ai le droit d’aller au ciel » !
Le salut est un don, pas un dû…mais Dieu veut que nous y collaborions avec l’aide de sa grâce et de sa miséricorde.
Être prêt, c’est donc se rendre disponible à sa grâce.
C’est tout l’objet de ce livre de nous y aider en rappelant les principaux moyens.
En tout premier lieu, la FOI bien sûr, cette fameuse lumière que nous avons reçue au baptême et qu’il nous faut entretenir... en la communiquant.
Car c’est en allumant de petites bougies que l’on fait reculer les ténèbres.
Il ne s’agit donc pas d’asséner « sa » vérité, mais de partager UNE vérité qui nous dépasse, sans l’édulcorer pour autant car Jésus avertit : « si le sel s’affadit, avec quoi le salera-t-on ? »
A la suite de Jésus lui-même, n’ayons pas peur d’être un signe de contradiction, tout en restant humble ; nous ne sommes pas meilleurs, mais nous voulons partager LE meilleur : cette foi, don véritable - bien éloignée d’une rigide morale utilitaire -, amitié libre et gratuite avec le Christ qui nous remplit de joie.
Ensuite, l’ESPÉRANCE si nécessaire en ce monde désenchanté, celle du veilleur qui voit la lumière au-delà des ténèbres, qui promet l’aube à la fin de la nuit.
Et enfin, LA CHARITÉ, celle qui ne passera pas, celle qui unit dans un élan solidaire les équipiers d’une cordée engagée vers les sommets.
Car dans cette aventure nous ne sommes pas seuls,
mais liés les uns aux autres dans ce que l’on appelle plus théologiquement la Communion des Saints, où chacun doit être attentif à l’autre, particulièrement au plus fragile, à celui qui traverse des épreuves.
Ainsi la souffrance - en soi absurde - peut alors être féconde, lorsqu’elle est le lieu de la compassion et de l’offrande.
Le prêtre, comme un guide de haute montagne, mène et rassure la cordée en nous rappelant que le mal n’aura pas le dernier mot , que le Christ est déjà victorieux, que son Royaume est tout proche, et que notre Joie, nul ne pourra nous la ravir.
Claudine DUPORT