Le R.P. Marie-Benoît, premier prieur de l’abbaye d’Acey – Avril 1873
Après plusieurs tentatives de restauration de la vie monastique dans cette ancienne abbaye cistercienne du XIIè siècle, située sur le territoire du diocèse de Saint-Claude, en avril 1873, la Chronique diocésaine annonce qu’un groupe de moines de l’abbaye d’Aiguebelle est parti rejoindre un groupe venu de l’abbaye des Dombes en 1872, pour reprendre la vie monastique dans cette abbaye.
Parmi ces moines, le R.P. Marie-Benoit, de l’abbaye d’Aiguebelle, est désigné pour être le prieur de cette nouvelle implantation. Or, avant d’entrer à la Trappe en 1867, il fut professeur au Petit-Séminaire d’Avignon dès 1861. En effet, Claude Chambon, né à Avignon le 19 févier 1837, fut ordonné le 25 mai 1861 – ils furent huit, cette année-là, à être ordonnés prêtres-, et nommé professeur au Petit-Séminaire au mois de décembre suivant. Il était le fils de Jean-Paul « Jambon dit Chambon », cultivateur, et de Marguerite Liautier, domiciliés rue des infirmières à Avignon.
« Ce bon religieux s’est cru obligé, avant de prendre possession de sa lourde charge, de venir se jeter aux genoux de notre vénéré archevêque qu’il regarde toujours comme son premier Pasteur et Père et de lui demander sa bénédiction, pour lui et pour l’œuvre difficile qu’il va entreprendre ». L’archevêque, avec sa bénédiction, lui accorda aussi « un souvenir de ses largesses, afin de l’aider à relever de ses ruines certaines parties de son monastère ».
Monsieur l’abbé Géren, 1831-1923, ancien aumônier du Carmel
Jean André Géren, « dont la vie a été un vrai rayonnement de l’esprit sacerdotal », est né le 25 novembre 1831 à Avignon, fils de Jean Georges, jardinier, et de Marie-Thérèse Gibert. Ils étaient domiciliés rue Barllier. Il est décédé le 24 mars 1923, et le bulletin diocésain donne sa nécrologie dans la première livraison du mois d’avril 1923.
Ordonné prêtre le 22 mai 1880 avec 5 autres, il est nommé professeur au collège Saint-Joseph, et l’année suivante assume aussi l’aumônier de Saint-Charles, rue de la Fusterie. De 1883 à 1916, il est aumônier du Carmel d’Avignon.
« Vers les onze ou douze ans, celui qui est mort Doyen d’âge du clergé Vauclusien, donnait par son intelligence et a piété des signes si évidents du divin appel au sacerdoce, que son oncle, le vénérable M. Gibert, alors professeur à Sainte-Garde, voulut l’avoir auprès de lui pour lui faire commencer son latin, en vue d’une vocation qui paraissait certaine ». En ce temps-là, à Sainte-Garde, période de la résurrection du lieu, « tout y respirait l’ardeur et le zèle que donnent les espérances certaines d’une nouvelle fécondité de vie pour le bien et la gloire du diocèse ».
Monsieur l’abbé Joseph Marie Vagneur, 1880-1923, curé de Jonquerettes
Jean Marie François Joseph Vagneur, fils de Célestin François Vagneur, négociant, et d’Angélique Marie Chomel, est né le 28 novembre 1880, à leur domicile du boulevard Limbert, à Avignon.
Après son ordination le 29 juin 1905, il fut successivement vicaire de Caumont, puis de Saint-Florent à Orange en 1909 et de Cavaillon de 1911 à 1914.
En 1920, il était nommé curé de Jonquerettes. La paroisse de Jonquerettes dépendit de celle de Saint-Saturnin à la restauration du culte en 1801. En 1838, elle fut à nouveau érigée en paroisse, avec son propre curé. A partir de 1941, avec la nomination de l’abbé Antignac à Châteauneuf-de-Gadagne, celui-ci desservit aussi Jonquerettes.
Il est décédé le 8 avril 1923 à l’âge de 42 ans. Dans toutes ses missions, il « s’était dépensé avec beaucoup d’entrain et d’activité. Les œuvres de jeunesse surtout avaient ses préférences… il n’était aucune distraction que n’essayât Monsieur l’abbé Vagneur pour intéresser et attacher à la religion ses chers jeunes gens. »
Le Séminaire des Jeunes d’Avignon -1973
Depuis le mois de décembre 1972, une large consultation avait été engagée pour aider à la réflexion sur l’opportunité et l’avenir du Séminaire des Jeunes. En avril 1973, l’archevêque, Mgr Polge livre le fruit de ces consultations et réflexions, affirmant, en introduction : « Dans le contexte actuel, où tout est si facilement contesté, certains se demandent s’il faut maintenir ce Séminaire. Je réponds, sans aucune hésitation, qu’il me paraît indispensable à notre diocèse, à notre avenir ». Il poursuivait en disant qu’ « il constitue une communauté particulièrement favorable pour l’éveil, le soutien, la formation des vocations… il constitue un signe privilégié d’une véritable pastorale de vocations ». « Cette communauté doit être de plus en plus reliée à toute la Pastorale des jeunes et du diocèse, de plus en plus portée par toute notre Église ».
De gauche à droite : Jean-Noël Roux, Eugène Chifflet, André Mestre, Henri Lugagne-Delpon, Mgr Urtasun, Jean-Marie Giraud, Georges Gelly, André Ferragut, André Raymond
Le Séminaire des Jeunes, qui a succédé au Petit-Séminaire d’Avignon dont la direction avait été confiée aux soins des Chanoines Réguliers de l’Immaculée Conception jusqu’en 1955, fut conduit à nouveau par des prêtres diocésains.
« Le Séminaire des Jeunes légitimement fier de son passé, marqué naguère par l’ouverture et le dynamisme apostolique du Père Lugagne, continue avec courage et lucidité sont bon travail sous l’impulsion de l’équipe des prêtres et éducateurs laïcs animés par le Père Laurent ». En effet, de 1955 à 1967, Henri Lugagne-Delpon en fut le directeur, succédant au R.P. Rigaud de l’Ordre des Chanoines Réguliers de l’Immaculée Conception.
Henri Lugagne-Delpon, né à Sorgues le 9 janvier 1921, ordonné le 18 septembre 1948, après des études ecclésiastiques à Lyon puis à Rome, en fut le directeur jusqu’à son élection comme évêque de Pamiers, diocèse où il mourra accidentellement le 15 décembre 1970.
Henri Laurent, né le 22 octobre 1926 à Avignon, ordonné le 20 décembre 1952, lui succéda, tout en étant vicaire général à partir de 1971, jusqu’en 1975. Ce fut alors, André Mestre, né le 6 novembre 1937 à Châteauneuf-du-Pape et ordonné le 30 mars 1963, qui reprit le flambeau jusqu’en 1981.
En 1981, il fallut se résoudre à fermer le Séminaire des Jeunes. Avec le Petit Séminaire de Dax, celui d’Avignon demeurait l’un des derniers qui avait survécu à cette période de contestation évoquée par Mgr Polge.