31 mars 2021


Edito de l’évêque> « Il est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité. »

Comme un murmure, la nouvelle s’est répandue. Des premiers bénéficiaires d’une rencontre improbable, inespérée, inimaginée, jusqu’au plus loin du monde connu ! et cela, en quelques décennies.

Et depuis, cette bonne nouvelle retentit par la bouche et l’expérience des chrétiens : « Christ est ressuscité, Premier-né d’entre les morts ! Là où est passée la tête, le corps passera. » Le Christ n’est pas ressuscité à la manière d’un champion venu épater la galerie ou conquérir une gloire personnelle. Il est ressuscité en grand frère venu ouvrir le chemin qui conduit tous les siens dans la vie du Père, la vie éternelle !

Nous sommes faits pour la vie. Dieu ne nous a pas appelés à la vie pour finir dans la mort. Nous sommes faits pour vivre en Lui pour toujours. Quel mystère, quelle bonne nouvelle !

La vie à laquelle nous avons été appelés n’est pas contenue, enfermée dans celle qui s’exprime par l’existence corporelle d’ici-bas. Elle la déborde. La communion d’amour, l’intimité, le cœur à cœur, le don de soi, tout cela, tout ce qui est le sel et le goût de la vie, tout cela ne meurt pas. Christ retrouve les siens. Christ ouvre à la communion avec le Père, celle-là même qui l’a nourrie toute sa vie, celle qu’Il a révélée, celle qu’Il a donnée en donnant l’Esprit sur la croix. Il rendait l’amour, le pardon. Il remportait la victoire sur la mort et le péché.

Chers Frères et Sœurs : Joyeuses Pâques ! Christ nous révèle ce qui dure toujours, ce qui vient du Père et s’épanouit en Lui. Dieu est Amour, Dieu est lumière, Dieu notre Père.

Soyons témoins de notre foi en ce Vainqueur de Pâques. Comme dit Paul « nous n’avons pas mis notre foi en Dieu pour cette vie seulement ! » « Vivons en enfants de lumière ». Soyons des porteurs de lumière dans les ténèbres, les épreuves de cette vie. Soyons bonté, bienveillance, solidarité, fraternité. A la manière du ressuscité, allons à la rencontre de nos frères et sœurs annonçant la paix, la confiance, révélant la présence du Dieu fidèle.

Comme les disciples d’Emmaüs, rejoignons la communauté chrétienne, et avec elle, nourrissons-nous de la parole de Dieu, des sacrements de l’eucharistie et du pardon, de la charité active.

Notre foi nous engage : « Soyez mes témoins jusqu’à la fin des temps. » Telle est notre mission. Mais nous ne sommes pas seuls : « Et moi, dit le Seigneur, je suis avec vous jusqu’à la fin des temps. »

Joyeuses Pâques ! Soyons des enfants de joie et de lumière dans le concret de nos vies.

+ Georges PONTIER
Administrateur apostolique

Paroisses en créations > Balade hors des sentiers battus

Le printemps arrive, et avec lui les jours de ciel bleu. C’est un temps idéal pour parcourir les chemins, aller voir ailleurs si l’herbe n’y est pas plus verte, et puis rapporter des graines d’idées et des envies.
Où irons-nous ? Et si nous allions rendre visite à des porteurs de projets qui se sont lancés dans une conversion écologique ? Si nous allions à la rencontre des chrétiens qui manifestent leur espérance par des initiatives et une volonté d’agir ? Parce que Laudato Si’ se vit en actes et que le témoignage est un formidable moteur de conversion ! Nous pourrions découvrir que les barrières que nous avons dressées et qui nous retiennent ne sont pas si infranchissables que cela.
« Toute volonté de protéger et d’améliorer le monde suppose de profonds changements dans les styles de vie, les modèles de production et de consommation (…) qui régissent aujourd’hui les sociétés. » 1. Comme l’amour que nous portons à Dieu ne peut laisser de côté notre prochain et la Création, son expression donne lieu à des modes d’action très variés 2.

Des lieux inspirés

Proches de nous, les sœurs dominicaines de Taulignan produisent leurs plantes aromatiques en agriculture biologique, pour fabriquer huiles essentielles et hydrolat, vendus dans leur boutique ou par le label Monastic. Convaincues que ce choix d’une agriculture biologique est en cohérence avec l’Evangile, elles sont « d’autant plus sensibles à l’enjeu de notre temps où l’humain est tenté de prendre le pouvoir sur la Création (…). Cela nourrit [leur] prière d’intercession ».
A peine plus loin, Solan, monastère orthodoxe féminin situé dans le Gard, au beau nom de la Protection de la Mère de Dieu, a fait ce même choix en 1993 pour ses vignes. Ces communautés font fructifier par leur travail « le merveilleux résultat de l’intervention créatrice de Dieu ».

Un peu plus loin, en Ardèche, la communion œcuménique de Caulmont offre au regard des promeneurs des psaumes d’adoration, placés au cœur de la forêt. Une rencontre avec la joie de la foi, au cœur de la Création.

Plus au sud, le diocèse du Var a inauguré un éco-hameau intergénérationnel comme projet solidaire, en partenariat avec Fratelli UDV, Habitat et Humanisme et le Secours Catholique, afin « d’expérimenter une nouvelle approche de la lutte contre l’isolement qui affecte tant les personnes fragilisées ».

Tout à fait au nord, le presbytère de Tourcoing accueille une colocation peu ordinaire : le lieu est un habitat partagé chrétien où les colocataires « partagent une vie fraternelle, spirituelle et familiale en lien avec la paroisse ». Jardin potager bio et spiritualité, vie de famille et espaces communs pour inviter les habitants du quartier à une soirée cinéma, le presbytère est un lieu d’écologie intégrale !

A l’autre bout, à Bruz, la fraternité laïque Notre-Dame du Désert a construit une micro-maison avec matériaux écologiques, toilettes sèches et énergie renouvelable, pour offrir un lieu de retraite sobre et beau. Le retraitant habite ainsi déjà « le monde d’une manière plus intégrale ».

Nos communautés et nos paroisses sont des laboratoires d’expérimentations pour un monde plus juste et plus fraternel, qui peut déjà se vivre à l’échelle de notre foyer.

Graines d’idées

A notre échelle, soyons nous aussi pratiques. Agissons comme si la prière était insuffisante (et prions comme si l’action était inutile !). Adeline et Alexis Voizard dans leur livre « Comment sauver la planète à domicile », n’oublient pas de (re)dire par leurs exemples d’actions que la conversion écologique intégrale questionne aussi notre rapport aux autres et à Dieu. Petit florilège :

Première approche :
  • je fais mes menus en avance pour n’acheter que ce dont j’ai besoin
  • je boycotte les aliments emballés individuellement
  • je remercie celui qui a préparé le repas
  • je renoue avec la pratique du bénédicité
  • au bureau, j’apporte ma tasse pour le café et l’eau
  • j’attends d’avoir fini ma conversation avant de regarder la notification qui arrive sur mon téléphone
  • je fais réparer mes outils informatiques au lieu de les remplacer
  • j’accepte de me laisser déranger par une invitation surprise
  • j’accorde plus d’importance à ma tenue le dimanche que les autres jours, pour honorer le Seigneur
  • j’accorde une place à Dieu dans ma chambre à coucher en y installant une icône, une statue
  • je laisse des zones de mon jardin avec des herbes hautes qui favorisent la biodiversité
  • je rends service à mes voisins âgés en leur proposant de faire un petit bricolage chez eux
  • si ma maison comporte des matériaux ou de la décoration de qualité, je veille à ce que cela ne m’empêche pas d’accueillir et d’en faire profiter les autres. Je garde un juste détachement vis-à-vis de mes biens matériels
  • en vacances, je m’arrête pique-niquer ou déjeuner chez des proches au lieu d’acheter un sandwich sur une aire d’autoroute.
  • au moins une fois par an, je fais une halte spirituelle de quelques jours : retraite, session ...
Avec un peu plus de pratique :
  • j’emporte mes bocaux et Tupperware chez le boucher, le fromager etc.
  • je jeûne le vendredi ou a minima je mange maigre ce jour-là
  • je me désinscris des réseaux sociaux dont je n’ai pas vraiment besoin
  • en faisant mes comptes, je décide de la part de mon revenu que j’accorde aux dons et le concrétise tout de suite par un don
  • j’utilise mon smartphone pour entretenir ma foi avec une icône en écran d’accueil, une application qui me permet de lire la Parole de Dieu, qui m’aide à prier
  • je ne cède pas aux promotions et ventes privées, je n’achète que ce dont j’ai besoin
  • j’achète des jouets made in France dans des matières durables
  • si une personne m’offre un cadeau ni écologique ni éthique, je l’accepte joyeusement, la charité étant prioritaire sur tout le reste
  • je privilégie les peintures naturelles pour les murs et meubles de ma maison
  • je propose à mes voisins d’échanger des graines
  • quand je suis dans la nature, je loue le Seigneur pour la beauté de la Création
  • avant de rentrer du travail, je m’arrête dans une chapelle pour remettre au Seigneur ma vie professionnelle et être pleinement disponible à mes proches.

Cet extrait illustre bien la conclusion du texte « Enjeux et défis écologiques pour l’avenir », par le groupe de travail Ecologie et Environnement de la Conférence des Evêques de France (paru en 2012) :

Il apparaît clairement que les chrétiens et les communautés chrétiennes ont vocation à se saisir des questions posées par la crise écologique, dans un esprit évangélique.

En ce temps de printemps, que ces graines d’idées germent et portent du fruit au sein de nos familles et de nos communautés !

Marie-Anne Molle

 

1.Laudato Si’ 5, et Centesimus annus (1er mai 1991) 38

2.Tous les projets sont issus de « 50 lieux inspirés », hors-série La Croix-Pèlerin-Bayard

Portrait> Isabelle et Pierre Chazerans, couple engagé au Rocher-Oasis des Cités

L’association le Rocher-Oasis des cités est une jeune association catholique d’éducation populaire qui œuvre dans les quartiers sensibles, et installe des couples chrétiens afin de créer des liens avec les habitants, les écouter, les aider et les aimer.
Isabelle Chazerans et son époux Pierre, tous deux retraités, ont fait partie de cette aventure peu banale pendant cinq ans, aux Mureaux, à Rilleux-la-Pape, et enfin à Nîmes.

Si Pierre parle pour lui-même d’un appel ancien, pour Isabelle c’est l’appel du Pape François à partir aux périphéries qui l’a incitée à rejoindre les équipes de l’association.
Ils laissent alors leur vie confortable pour se retrouver avec une valise, dans un petit appartement de cité.

"Partir avec rien était pour moi source d’une véritable liberté intérieure. Ceci dit, l’arrivée a été un peu dure ; et dans la cage d’escalier, j’avoue que j’ai versé quelques larmes en me demandant ce qu’on faisait là ! A ce moment-là un adorable garçon d’origine africaine a sauté sur le palier en disant : « Le Rocher ! » en nous montrant du doigt. Il avait tout de suite compris qu’on prenait l’appartement des volontaires précédents . Alors que je répondais par l’affirmative, avec un immense sourire il a répliqué : Alors là, on va jouer ! - car une des activités du Rocher est de faire jouer les enfants en bas des immeubles pour leur donner des points de repère. Ce sourire et cette joie ont apaisé beaucoup d’appréhensions."

« La mission du Rocher c’est vraiment de vivre avec...

c’est-à-dire : on ne part pas avec un projet tout fait d’activités, mais on vit au rythme des habitants. On est là jour et nuit, comme des voisins, et donc on fait du porte à porte pour se présenter, pour tisser des liens avec les gens du quartier. Et c’est à partir de ces liens qu’on va créer, qu’on pourra ensuite, dans un second temps, ensemble, monter des projets. »

En tant que professeur retraitée, Isabelle, naturellement, aide le soir les enfants aux devoirs. Pierre s’occupe d’accompagnement vers l’emploi des jeunes.

Et puis, après ce temps d’accueil réciproque, et de liens tissés en profondeur, il y a les activités proposées par le Rocher : sorties en journées pour les mamans, atelier théâtre pour les jeunes, des camps d’été, l’accueil de familles issues de l’immigration dans des familles françaises etc...

Au Mureaux, Isabelle et Pierre disent tout d’abord avoir été très touchés par l’accueil de toutes ces familles, avec cette impression extraordinaire d’avoir souvent été accueillis comme des envoyés de Dieu. Touchés aussi, ils l’ont été par la densité des drames, les épreuves terribles qui leur ont été confiées, par la violence, qu’elle soit conjugale, sur les enfants ou dans la rue. "Vers ceux-là aussi on va à la rencontre, et j’ai vraiment appris à voir en face de moi, la personne blessée et non pas le délinquant.

Je m’aperçois que dans tout être humain, il y a toujours une lumière, quelquefois bien enfouie dans les ténèbres, mais elle est là, car on est tous créés à l’image de Dieu. Il faut toujours aller chercher du côté de l’étincelle."

Isabelle et Pierre ont écrit Oser la rencontre, pour raconter ces cinq ans avec leurs joies, leurs difficultés, mais surtout pour témoigner de toutes les belles rencontres, source de grand enrichissement ! 

Résumé d’un entretien avec Martine Racine pour l’émission « Pourquoi le taire » sur RCF Vaucluse,
par Sylvie Testud

Le livre du mois> Venez à Moi, de Pierre Descouvemont

Tout le monde a souffert, souffre ou souffrira... Devant ce constat, l’auteur nous invite alors à découvrir que la tristesse de la souffrance n’est pas incompatible avec une joie et une paix profonde, si nous la vivons au cœur de Dieu, à la lumière de Sa Parole et dans une confiance totale en Sa Sainte Providence... nous rappelant sans cesse que, selon le mot de St Paul,

« tout concourt au bien de celui qui aime Dieu ».

Ce livre n’est donc pas un livre de méthode zen, pour souffrir moins, mais une invitation à une vie spirituelle élevée pour vivre plus.

Un véritable appel à la sainteté, car c’est ce que Dieu veut pour nous, et Dieu ne demande jamais l’impossible !

C’est pourquoi ce livre ne se lit pas : il se prie.

A la fin de chaque chapitre, nous est d’ailleurs proposée une prière tirée de la Bible - le plus souvent un psaume - ou des écrits de saints.

Dans un premier temps, l’auteur se penche sur le scandale et le paradoxe de la souffrance :

Si Dieu Créateur et Père n’est pas à l’origine de cette souffrance, pourquoi la permet il ?
Cette question demeure toujours sans réponse.

Cependant, les chrétiens poussent le paradoxe encore plus loin : Dieu en effet compatit tellement à la souffrance des hommes qu’Il est venu la partager avec eux.

Comme le dit si bien Claudel :

Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance. Il n’est même pas venu l’expliquer, mais il est venu la remplir de sa présence.

Non seulement cela, mais Il est venu transfigurer cette souffrance en en faisant un moyen de salut, par le sacrifice de La Croix.

Ainsi, nos souffrances ne sont plus absurdes et stériles, mais elles deviennent fécondes si nous consentons à les unir à celles du Christ, pour le salut du monde et la conversion des pécheurs.

Mais nous ne pourrons le faire que si, vivant dans la compagnie intime de Jésus, nous prenons l’habitude de nous blottir dans ses bras lorsque « nous peinons sous le poids du fardeau ».

C’est alors qu’après lui avoir jeté nos SOS, nous pourrons lui offrir nos SMS (sourires minuscules et secrets ), et que Lui nous procurera le repos, c’est-à-dire la paix de l’âme.

Saint Paul propose une méthode imparable :

  1. N’entretenez aucun souci
  2. mais en toutes circonstances, priez et suppliez
  3. tout en rendant grâce (pour faire connaître à Dieu vos demandes )
  4. alors LA PAIX de Dieu qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus

Sainte Thérèse de Lisieux parlait d’ailleurs de souffrir en paix.

Mais de la théorie à la pratique, surtout dans de très grandes souffrances, il y a loin...

C’est pourquoi nous devons nous soutenir les uns les autres dans la prière, vivant d’ores et déjà de cette merveilleuse communion des saints, en attendant le jour où celle-ci sera pleinement réalisée au ciel.

Alors, toute supplication cédera la place à un chant d’actions de grâce.... semblable à tous ces psaumes qui commencent par des pleurs et des gémissements, mais qui se terminent en chants de fête au son des harpes des flûtes et des cymbales, qui préfigurent les noces éternelles où

Dieu sera enfin TOUT en TOUS 

Claudine Duport

Ailleurs sur les médias> RCF Vaucluse : un bateau qui vogue depuis 30 ans

RCF Vaucluse a fêté dignement ses 30 ans d’existence ce 25 mars dernier, proposant plusieurs émissions qui ont permis à des invités et à des producteurs-animateurs de toutes générations d’exprimer leurs témoignages pour célébrer la radio d’hier, d’aujourd’hui et demain ...

Quelle belle matinée historique que ce jeudi 25 mars de 11h à 12h à RCF Vaucluse.

Animée par Teddy Follenfant et Maryse Chauvaux, l’émission anniversaire nous a donné la joie de faire mémoire des débuts de notre radio grâce aux témoignages des tous premiers producteurs- animateurs, proches collaborateurs du Père Robert Chave, lui qui avait fait « sortir du néant » Radio Lumières en 1991.
Sa direction intelligente et bienveillante a marqué tous ceux qui ont travaillé avec lui, encore bien admiratifs et reconnaissants aujourd’hui.
Tour à tour, les anciens et premiers contributeurs, ont pu donner leur témoignage à l’antenne en évoquant les péripéties des débuts au Centre Magnanen, tous heureux de nous faire part de la motivation d’une équipe de choc dans laquelle chacun avait sa spécialité.

Le déménagement à la maison diocésaine en septembre 2013, alla de pair avec les changement techniques ( logiciel, système de diffusion) et la modernisation du matériel.

Puis le Cross Media s’est mis en place à la rue Paul Manivet, ce qui a rendu RCF Vaucluse encore plus efficace et performante, grâce aux savoir-faire et aux moyens mis en commun avec les autres médias diocésains.

Les bénévoles, aujourd’hui environ 50, ont été formés et ont appris à maîtriser leurs émissions pour gagner en autonomie et faciliter leurs enregistrements. Bien sûr, cela a permis des gains de toutes sortes et contribue à rendre notre radio plus indépendante.

L’avenir ? Nous sommes motivés par nos auditeurs, avec l’ambition de leur diffuser un message d’espérance en leur proposant une lecture chrétienne de la société et de l’actualité. Mais pour réaliser cette belle mission, nous avons besoin de leur soutien humain et financier.

Radio chrétienne, ouverte largement aux auditeurs tout public, RCF doit faire face à plusieurs défis qui lui sont proposés : 
Faire connaître de plus en plus notre radio à une part plus importante de la population, qui recherche un sens à sa vie. Améliorer notre notoriété et « faire savoir notre savoir faire » ;

Le défi est aussi technique, lié au développement de la radio numérique terrestre et à la réponse à la demande des auditeurs, avides de podcasts qui répondent toujours plus à leurs attentes.
Sans oublier le développement du travail en réseau avec les collègues de la PACA.

 Les 30 ans ont dépassé le cadre de RCF et ont eu un écho dans les médias locaux.

En témoignent :

  • Un message de David BERARD journaliste à France Bleue Vaucluse dont voici un extrait :

" Ce petit message pour souhaiter un bon anniversaire à transmettre à toute votre équipe.

Je me souviens ces veillées de Noël partagées sur nos 2 antennes avec Robert CHAVE et les équipes de Lumières, puis les messes de Minuit retransmises depuis des petites équipes de Vaucluse.

Bravo de continuer à ouvrir le monde avec ces valeurs si importantes de nos jours..." .

  • Un article de presse  de Jonathan SOLLIER dans la Provence ce jeudi 25 mars à lire ci-dessous.
  • Sans oublier les collègues de la région RCF qui ont donné une résonance régionale à nos 30 ans dans les émissions entre 18 et 19h des mercredi 24 et jeudi 25 mars.

Marie-Dominique Perdrix

Enseignement catholique > Marchons du pas de l’âne….

Le père curé, vêtu d’une belle chasuble rouge, marchait derrière huit enfants de chœur, dont l’un portait une grande croix. A leur suite, nous quittions la cour du presbytère pour marcher jusqu’à l’église.

Nous chantions, avec un net décalage entre la tête de la procession et la queue, un chant latin dans lequel on reconnaissait « Hosanna » et « filio David ». Des passants, surinformés, cherchaient le dénommé Williamson, et nous prenaient pour des intégristes. Heureux sommes-nous si on dit toutes sortes de choses erronées…

Il y avait là le troupeau habituel de familles et de personnes âgées, de louvettes et louveteaux, de guides et de scouts, d’étudiants et jeunes pro, de vieillards en chaise roulante, essayant de ne pas laisser échapper le maigre rameau de buis tavelé qu’on leur avait mis dans la main, d’enfants tout joyeux de s’agiter sans qu’on les réprimande, de retardataires satisfaits de passer inaperçus, de routiniers inquiets de ne pas retrouver « leur » place dans les travées : des gens ordinaires, en un cortège extraordinaire.

Le père curé n’était pas juché sur un âne, mais nous marchions tels des équidés paisibles, brandissant nos rameaux comme si c’étaient des chardons qu’on se réservait pour le dessert.

La religion avait quitté, l’espace d’un instant, la sphère privée où l’on tolère qu’elle se tienne, à condition de n’y pas faire de remous. Pas de cordon de CRS ni la Police Municipale, les paroissiens ne jetaient pas leurs manteaux devant le cortège, il faisait tellement beau qu’on les avait remisés….

La même foule, il y a mille neuf cent quatre-vingt-six ans, acclamait le Christ. Certains parce qu’ils pensaient qu’il allait restaurer la royauté en Israël, d’autres parce qu’ils l’avaient vu guérir les malades, d’autres parce qu’une foule suscite toujours des suiveurs.

Mais rien n’est plus versatile qu’une foule. La même acclame dimanche qui réclame la mort vendredi. La même applaudit le Pape qui le conspue quand quelques-uns s’y mettent. Comme tous les chiens d’un quartier aboient quand un seul a cru voir un facteur.

Nous passons si vite de l’espérance à la peur, de la confiance au doute ! Sans savoir si ce qui nous effraie est réel, a des chances de se produire, nous menace vraiment. Toujours, nous préférons savoir Barrabas en liberté : aucune chance d’être déçus par lui. Quand un criminel récidive, c’est la justice qui est mal faite. Quand un Saint ne résout pas nos petits ou nos grands embarras tout de suite, c’est qu’il ne vaut pas la peine qu’on l’invoque.

Un ancien maître de l’Ordre des dominicains, connu pour avoir une parole forte, piquante, drôle, encourageante, publiait il y a quelques années un texte qui répondait à la question « Pourquoi rester ? », sous entendu, dans l’Église. On lui rétorquerait volontiers « Pourquoi partir ? » mais on craindrait qu’aussitôt le coq se mette à chanter. Y a-t-il plus de grandeur à partir qu’à rester, plus de certitudes ?
Ou bien convient-il de marcher avec le petit troupeau, avant de tendre nos pieds sales pour qu’on les lave ? De quel droit exigeons-nous que l’Église soit parfaite quand nous ne le sommes pas tellement ? La seule religion qui mène à l’éternité est-elle à l’aune de notre âme ? Quand nous aurons testé d’autres chapelles, jusqu’à la nôtre où nous officierons seul et auto satisfait, comme autant de supérettes où l’on achète ce qu’on aime, jusqu’à ne vivre que sur les produits de notre potager domestique, nous porterons-nous bien mieux ?

Marchons avec le Christ vers la Pâque, et s’il faut choisir un rôle, un rang, des accessoires, soyons cet âne paisible, qui ne crie ni ne geint, se contentant de porter le Christ jusqu’à destination. Bourricots têtus et indociles, mais sachant accomplir humblement la tâche qui nous incombe.

Il y a plus de satisfaction à suivre qu’à divaguer. Plus de mérite à se taire qu’à braire. Marchons, du pas de l’âne.

Thierry Aillet,
Directeur Diocésain de l’Enseignement Catholique

Il y a 100 ans dans le diocèse> Autrefois dans le diocèse d’Avignon, en avril

10 avril 1871, consécration du diocèse au Sacré-Coeur

Dans son mandement de Carême, Mgr Louis-Anne Dubreil, pour introduire et préparer la consécration du diocèse et des paroisses au Sacré-Cœur, rappelait en ces termes les origines de cette dévotion : « Vers le milieu du dix-septième siècle, dans un Ordre aimé de Dieu et des hommes, parce qu’il est sorti de la pensée d’un grand saint, dans un des monastères de la Visitation, il arriva qu’une humble et pieuse fille, Marie-Marguerite, celle que Pie IX vient de déclarer bienheureuse, reçut une communication du ciel. Le Seigneur lui apparut et lui montrant son Cœur tout resplendissant, Il lui dit : Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, je veux qu’il soit l’objet d’un culte particulier, je veux que pendant l’octave du Saint Sacrement, le vendredi, jour de ma mort, il y ait par toute la terre une solennité en l’honneur de ce Cœur sacré ».

Apparition du Sacré-Coeur à Sainte-Marguerite-Marie.
oeuvre provenant de la Visitation d’Avignon,
conservée à Notre-Dame-des-Doms

Le pasteur reconnait que cette dévotion eut ses détracteurs, parmi ceux « qui ont toujours cherché à mettre des bornes à la miséricorde de Dieu », critiquant ce qu’ils considéraient comme une innovation. Or, écrit l’évêque, elle est « remarquable par son antiquité, Elle était dans la crèche avec Jésus-Christ, avec le Christianisme naissant, elle était à la table de la cène avec les apôtres sur le chemin du Calvaire avec Véronique ; elle était aux catacombes avec les vierges qui priaient, au cirque avec les martyrs qui les inondaient de leur sang ; elle était au désert avec les solitaires, quand leurs célestes aspirations en ravissaient le silence ; comme elle fut plus tard avec Augustin quand il s’écriait : Mon cœur, ô mon Dieu, ne trouvera la paix que quand il aura trouvé le vôtre ; comme elle fut avec saint Bernard quand il étanchait sa soif dans les plaies sacrées, en paraphrasant le cantique des cantiques ; comme elle fut avec le doux et incomparable Evêque de Genève ; comme elle fut dans tous les âges, dans tous les lieux, même sous la tente où les patriarches saluaient de loin les promesses de l’avenir ; comme elle fut partout où le cœur de l’homme a battu sous l’influence de celui de Dieu. Car la dévotion au sacré Coeur de Jésus… c’est le culte de l’amour ».

Il faudrait assurément relire et reprendre pratiquement l’intégralité de ce mandement de Carême qui est un admirable résumé, mieux une hymne au Sacré-Cœur, mais la place manquerait. Toutefois, écoutons encore cet homme de foi exposer les raisons qui le portent à consacrer le diocèse au Sacré-Cœur : « Dans ce siècle qui flotte à tout vent de doctrine, entourée de tant d’illusions, de tant d’erreurs, l’humanité a soif de vérité, elle a soif de la foi qui fait briller sur elles les clartés du ciel, et elle va au Cœur de Jésus, d’où sort une vertu qui la donne, au Cœur de Jésus, où on ne peut entrer avec le doute ; où on peut entrer incrédule comme Thomas ; mais d’où on ne sort jamais, si on s’est sérieusement appliqué à le comprendre, sans avoir reconnu sa divinité, sans y avoir trouvé Dieu, sans s’écrier comme ce soldat romain qui l’ouvrit le premier avec sa lance : c’était vraiment le fils du Très-haut ».

La consécration est fixée au Dimanche de Pâques, le 10 avril 1871, « pour appeler les bénédictions du Ciel sur Notre Diocèse ». Pour l’occasion, l’archibasilique métropolitaine de Notre-Dame-des-Doms débordait de monde de toutes parts. La cérémonie s’est ouverte par la prédication du R.P. Bouffier, jésuite, évoquant la prédilection du Cœur de Jésus pour la France. « Le silence profond, on pourrait dire solennel, qui a régné pendant e sermon du P. Bouffier et l’allocution du docte Prélat a annoncé avec quel intérêt leur parole était accueillie et l’impression profonde et salutaire que les âmes ressentaient ».

Funérailles de l’abbé Mayrot, Semaine Sainte de 1921

Les blessures de la Grande-Guerre continuent à se faire ressentir. En effet, la Semaine Religieuse du 10 avril 1921 rend compte de la cérémonie des funérailles de l’abbé Mayrot qui s’est déroulée au cours de la Semaine-Sainte.

L’abbé Marie Joseph Paul Mayrot est né le 5 juin 1875 à Montpellier, et fut ordonné à Avignon le 17 décembre 1898. Avant d’être mobilisé pour la Grande-Guerre, il fut successivement vicaire à Courthezon, à Notre-Dame d’Orange en 1902, puis à Saint-Pierre dans Avignon en 1903. Il est mort pour la France, selon l’expression consacrée, le 12 avril 1918.

Or, ce n’est que le mercredi 23 mars 1921, que son corps fut rapatrié à Avignon et déposé dans la chapelle de l’ancien Grand-Séminaire Saint-Charles «  où ce confrère regretté avait passé sa jeunesse cléricale et consacré les prémices d’un talent musical remarquable au service de Dieu ». Ses funérailles ont été célébrées le Vendredi Saint à la paroisse de Saint-Pierre. « La cérémonie fut grandiose dans l’église paroissiale où Mgr l’archevêque entouré d’un grand nombre de prêtres, des Grand et Petit Séminaires et de la foule, récita sur l’humble bière drapée des couleurs nationales, les suprêmes prières de l’absoute. »

abbé Bruno Gerthoux
Archiviste et chancelier

Nouvelle évangélisation> Fraternité et Parole de Dieu

Comment expérimenter deux principes : la Parole de Dieu et la vie fraternelle en actes ?

Retour sur une initiative du Diocèse de Digne initiée par Mgr Jean-Philippe Nault.

Et si c’était là que le Seigneur nous attendait en 2021 ? 

Là où nous pourrions tant Le découvrir que faire grandir la vie fraternelle ?

Là que notre mission de baptisé-confirmé trouverait un lieu pour porter beaucoup de fruits ?

Là où, avec le Seigneur, nous pourrions changer le monde…

La Parole de Dieu ?

Au delà des textes lus habituellement à la messe, c’est une invitation à aller plus loin et devenir familier et amoureux de ces textes. L’Eglise nous enseigne que Dieu s’y révèle, que le Saint Esprit a inspiré ces textes ; plus qu’une simple histoire, c’est la rencontre avec quelqu’un qui m’aime et veut me le dire ! La Parole de Dieu, c’est Jésus Christ, verbe incarné, annoncé et attendu dans l’Ancien Testament, rencontré et révélé pleinement dans le Nouveau Testament.

Cette Parole est un chemin de vie sur lequel Dieu vient à la rencontre de chacun de nous pour lui permettre de le suivre : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14, 5). La Parole de Dieu est donc la référence fondamentale de notre foi et de notre vie de chrétien.

Pourquoi se rassembler autour de la Parole de Dieu ?

  • Tout d’abord pour écouter Dieu me parler et nous parler ; C’est vraiment Dieu qui me rejoint là où je suis et qui me parle : c’est sa parole pour moi, aujourd’hui.
  • Pour se rassembler, nourrir notre propre conversion et dynamiser l’évangélisation.
  • Pour mieux connaître le Seigneur en vérité et établir une vraie relation personnelle avec lui.
  • Pour découvrir Dieu dans sa Parole et le mettre en pratique ; « Parle Seigneur, ton serviteur écoute » (1Samuel 3,10)

Qu’est ce qu’une petite fraternité ?

  • Un groupe de 3 à 6 personnes qui se réunit régulièrement (même en visio-conférence) pour se mettre à l’écoute du Seigneur à travers Sa Parole. Amis, paroissiens, quels que soient l’âge et la vocation.
  • Le petit groupe est stable et se réunit à intervalles réguliers pour écouter la parole de Dieu et partager fraternellement.

Trois mots clés : Parole de Dieu (écoutée et méditée), Fraternité (amitié fraternelle partagée), Prière (avant de partager et pour porter les intentions des uns et des autres).

Comment faire concrètement ?

  • Chaque rencontre dure au moins une heure, dans un lieu adapté aux conditions sanitaires.
  • Une de personnes mène la rencontre.
  • Prier tout d’abord l’Esprit Saint qui nous éclaire et nous conduit.
  • Lire la Parole choisie lentement au moins deux fois par des personnes différentes.
  • Quel texte ? Evangile du dimanche suivant, un livre de la Bible passage après passage…
  • Partager après un temps de méditation silencieuse. Comment cette parole raisonne dans ma vie ? Comment me fait-elle grandir ? Qu’est ce que j’en retiens ?
  • Porter dans la prière nos intentions partagées.
  • Terminer par un temps fraternel

Et après ?

  • Persévérer, car la fidélité est la plus belle caractéristique de l’amour vrai.
  • Ne pas avoir peur de laisser la Parole faire son œuvre en nous, et réveiller les appels du Seigneur.
  • Une petite fraternité est appelée à grandir puis se diviser pour donner naissance à deux petites fraternités. Il ne s’agit pas de rester dans un groupe fermé, mais de grandir pour mieux partager !

L’essentiel de notre vie chrétienne est bien dans cette relation familière et régulière avec Dieu, qui est toujours possible.

Véronique Marguet

Patrimoine> Deux cathédrales, un archevêque, un évêque « titulaire » : c’est Vaison-la-Romaine !

En général, pour des raisons défensives historiques, les villes hautes sont les plus anciennes, leur développement moderne se faisant ensuite dans la plaine pour faciliter les communications. À Vaison, c’est l’inverse. Bénéficiant de la Pax Romana, la ville antique puis médiévale s’était largement étendue le long de l’Ouvèze, et commencée au XIe siècle, son imposante cathédrale Notre-Dame-de-Nazareth vous laissera un souvenir marquant. Amusez vos enfants à retrouver pierres et motifs romains sur les murs extérieurs. Montrez-leur au fond de l’église, l’antique baptistère gallo-romain, et dans le chœur, la cathèdre épiscopale en pierre. Côté gauche de la splendide nef romane, passez la porte, c’est le cloître... roman lui aussi, beaux chapiteaux, émouvantes pierres tombales. Retournez-vous vers le clocher : il ne vous reste qu’à déchiffrer la très longue phrase sculptée à mi-hauteur. Pas de panique ! un panneau vous y aidera. Au 12e siècle, le Comte de Toulouse ruine Vaison en représailles. Les habitants délaissent alors l’antique cité, se réfugiant sur la colline abrupte de l’autre côté de l’Ouvèze qu’ils ne retraverseront que 7 siècles après. Suivez-les, traversez les vastes ruines romaines, un coup d’oeil au théâtre antique, passez le pont qui a résisté à 2.000 ans d’inondations, escaladez les tortueuses ruelles médiévales vers la «  nouvelle  » cathédrale, celle du XIVe, si petite, si décrépie, si pauvre, mais si émouvante dans son dénuement que des siècles séparent de la majestueuse cathédrale romane. Elle est en train de renaître : un mécène vient de la doter de vitraux du célèbre peintre jésuite coréen Kim En Joong. 

L’évêché est supprimé en 1790, lors de la réunion du Comtat à la France, et l’archidiocèse d’Avignon prend alors le nom d’Archidiocèse d’Avignon-Apt-Cavaillon-Carpentras-Orange-Vaison. En 2019, renaissance du titre : le Pape François nomma l’évêque auxiliaire de Versailles, Mgr Bruno Valentin, évêque titulaire de la cathédrale Notre-Dame-de-Nazareth de Vaison-la-Romaine. Mais ce n’est un simple titre… Il y vint en février 2019 célébrer les dernières messes de la neuvaine à Saint Quenin. 

Le bulletin paroissial raconte : « Après 219 ans d’absence, nous avons le plaisir d’accueillir pour la fin de notre neuvaine à Saint Quenin, Mgr Bruno Valentin, évêque titulaire de l’ancien diocèse de Vaison, qui n’avait pas eu d’évêque depuis.. 1802 ! C’est aujourd’hui à titre honorifique qu’un évêque y est nommé, puisque nous dépendons toujours du diocèse d’Avignon. Mgr Valentin est évêque auxiliaire à Versailles depuis 2018… Pour l’accueillir dignement, ce soir à la messe nous avons chanté un couplet de l’hymne à saint Quenin : « Heureux Vaison le voilà sur le trône / L’évêque saint tant de jours attendu / Comme il l’a dit le Seigneur te le donne / Réjouis-toi ton enfant t’est rendu. » Mgr a ensuite accepté de prendre place sur la cathèdre de pierre toujours visible dans la cathédrale dans le chœur, moment émouvant, et historique ! »

François-Marie Legœuil