Nous voici entrés en Carême, et il est encore question d’écologie… Dur programme ? Mais non, car il ne faudrait pas faire le malheureux amalgame, doublement raté, d’un Carême triste et douloureux, et d’une écologie contrainte, imposée. De même que le Carême est une porte d’accès à la Joie de la Résurrection, la mise en pratique de l’écologie intégrale dans notre quotidien est une manière de vivre plus intensément notre Foi, notre Espérance et notre Charité, réunies à Pâques.
Notre Foi,
qui dans le Credo (re)dit que Dieu est Créateur du Ciel et de la Terre. Si le Maître revient avant la nuit, et regarde le travail de ses serviteurs-artisans passés après lui, pourra-t-il dire « serviteur bon et fidèle, entre dans la Joie de ton seigneur » ? (Saint Matthieu chapitre 25). Nous avons un peu (beaucoup) de réajustements à faire, pour être plus attentifs à cette Création :
- Je connais le nom des espèces qui m’entourent ;
- Quand je suis dans la nature, je loue le Seigneur pour la beauté de la Création ;
- Je fais mes menus en avance pour n’acheter que ce dont j’ai besoin, local et de saison, et je ne me laisse pas séduire par les promotions ;
- Dans les régions sèches, je cultive des plantes qui nécessite peu d’arrosage : lavande, thym, sauge, morelle faux jasmin, bignone, stipe, etc…
Notre Espérance,
qui n’oublie pas que la miséricorde de Dieu peut tout, malgré nos aveuglements, nos lenteurs, nos peurs du changement qui nous éloignent de Dieu, et d’une manière très pratique, qui nous éloignent de Dieu présent dans notre prochain. Nous sommes appelés à être des semeurs de graines, terreau fertile, par nos multiples actions et témoignages :
- Le matin, je ne regarde pas mon téléphone avant d’être habillé ou d’avoir dit bonjour à quelqu’un ;
- Je place une image sainte dans mon bureau pour me tourner régulièrement vers l’Essentiel ;
- J’accorde plus d’importance à ma tenue le dimanche que les autres jours, pour honorer le Seigneur ;
- Je donne ce que je ne porte plus, afin d’exercer l’œuvre de miséricorde corporelle « vêtir ceux qui sont nus » ;
- J’assume mes cheveux blancs et ne les teins plus ;
- Si j’ai un filleul, je veille à lui offrir des cadeaux spirituels ;
Notre Charité,
qui peut commencer par nous-même : laissons-nous aimer par Jésus, au lieu d’aller chercher des substituts compensatoires dans le tourisme de masse, le divertissement abrutissant, les écrans, les commérages et vains bavardages des réseaux sociaux, toute vie par procuration. En réponse à cet amour, pratiquons une Charité ordonnée au Christ et donc aux plus petits d’entre nous :
- Je veille à garder ma langue de la critique : je change de conversation ou me tais, ou bien je trouve une qualité à la personne critiquée. J’ai des paroles bienveillantes ;
- Baptisé, j’ai conscience que mon corps est le temple du Saint-Esprit et que je peux glorifier Dieu dans mon corps (cf. 1 Co 6,19)
- J’utilise mon corps pour exercer les œuvres de miséricorde corporelles : donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts ;
- Pour vivre de manière à refléter la pauvreté du Christ, je veille à avoir une maison simple, dont le nombre de pièces est adapté au nombre de personnes dans le foyer ;
- Je veille à ce que mes voisins âgés et seuls ne restent pas isolés pendant les fêtes, je les invite ;
Les deux parcours sont un chemin de randonnée, tirant un peu sur les muscles mais emplissant nos poumons d’air nouveau. Et si nous suivons la sagesse de Dieu qui est folie pour les Hommes, en inversant nos horizons, nous pourrions atteindre le Ciel. Eh quoi, un peu d’ambition !
Marie-Anne Molle
Merci à Adeline et Alexis Voizard, pour leur précieuse mine d’idées dans le carnet d’actions de leur livre Comment sauver la planète à domicile, l’art de vivre selon Laudato Si’.