Voici un livre petit par son volume, mais puissant par le message qu’il adresse à notre monde contemporain…
Mais que peut nous dire une femme qui a vécu il y a plus de 2000 ans ?
L’auteur, ancien recteur de la Sainte-Baume, où Marie-Madeleine se réfugia pendant plus de trente ans dans la contemplation et la pénitence, la présente comme
l’archétype de la femme libérée,
bien loin pourtant du modèle que présente le féminisme contemporain.
En effet, celui ci rate en fait son objectif d’épanouissement de la femme. Libéral, il incite la femme à ne vivre égoïstement que pour la séduction ou la réussite sociale. Militant, il ne considère paradoxalement comme valables que les valeurs masculines : l’efficacité, la compétition, l’indépendance ou la domination (en lieu et place des valeurs féminines que sont la tendresse, la sensibilité ou la générosité). Il n’engendre alors que frustration et insatisfaction permanente.
Alors quelle autre voie Marie-Madeleine propose-t-elle aux femmes d’aujourd’hui, et plus largement, quelle leçon donne-t-elle à notre monde désabusé ?
Quel fut donc l’itinéraire de cette femme libertine devenue femme véritablement libérée, de cette pécheresse devenue prêcheresse, à tel point qu’on la nomme l’Apôtre des apôtres ?
Déçue jusqu’à la souffrance par les passions illusoires, elle prend conscience que les plaisirs éphémères de la chair et de l’argent qu’offraient les mondanités de la cour d’Hérode, sont incapables de combler son cœur assoiffé et ne sont que des simulacres de l’amour véritable qu’elle cherche éperdument.
Cette prise de conscience va se transformer en pleurs de repentir quand elle rencontre en Jésus cet Amour, Celui qui seul peut la combler.
Et Jésus lui pardonne ses nombreux péchés « parce qu’elle a beaucoup aimé ».
Libérée alors de l’esclavage de ses passions, livrée à l’amour dans le don exclusif et chaste de sa personne au Christ, elle découvre enfin la seule joie véritable, celle d’aimer et de se savoir aimée.
Cependant, la conversion de Marie-Madeleine n’a pas fait d’elle une sainte nitouche pour autant. Ce n’est pas parce qu’elle renonce à avoir plusieurs amants qu’elle devient coincée, soumise ou stupide. Ni pute ni soumise, en somme !
Si elle a changé de cap, elle n’a pas changé de personnalité. Elle est restée belle et séduisante, mais sa féminité alliée à sa sainteté n’en est devenue que plus rayonnante.
Voilà pourquoi elle est un modèle enthousiasmant pour les femmes de notre temps.
Par ailleurs, notre sainte pleureuse a un message urgent à faire entendre à notre monde.
En effet, il faudrait qu’à son exemple, il ait le courage de regarder la vérité en face, qu’il reconnaisse sa misère et son péché, qu’il le pleure comme elle, pour être pardonné et consolé.
La Miséricorde est en effet la seule antidote à l’acédie,
ce mal sournois qui éloigne de Dieu et mène au désespoir ; c’est « le seul truc qui marche », que Marie-Madeleine nous confie comme un trésor inépuisable.
Enfin, cette messagère de la Résurrection nous livre cette inestimable espérance : le mal n’aura pas le dernier mot, l’amour sera toujours vainqueur, la vie l’emportera toujours sur la mort.
Claudine DUPORT