1er septembre 2021


Edito de l’évêque> Merci pour votre hospitalité !

Nous voilà au seuil de la rentrée avec sa tonalité particulière pour chacun, enfants, jeunes et adultes, après un temps d’été qui reste un moment particulier, quelle que soit la manière dont chacun d’entre nous a pu le vivre.

Nous n’avons pu rester indifférents aux situations lourdes qui ont impacté notre terre. Car, s’il y a eu les Jeux Olympiques, il y a eu également bien des souffrances et des drames dont il dépend de nous de ne pas les ignorer et de les porter, chacun à notre manière : Haïti, une nouvelle fois éprouvé dans sa chair ; des incendies préoccupants en bien des lieux, jusque proches de nous ; des alertes de plus en plus vives sur le plan climatique ; des flambées de violence en tant de lieux là encore proches ou plus lointains ; la victoire des talibans en Afghanistan et ses conséquences violentes… Et comment oublier le combat de longue haleine contre la Covid 19 et les ajustements continuels à intégrer dans notre manière de vivre et d’être en relation.

C’est au cœur de cette terre, de ce qui la façonne, et avec celles et ceux qui y vivent, que nous avons à accueillir l’Evangile comme une Bonne Nouvelle pour aujourd’hui, en vivre, et en témoigner.

Le 11 juillet dernier, j’ai été installé dans la charge qui m’est confiée de pasteur de l’Eglise qui est en Vaucluse. Vous m’avez accueilli en la Métropole Notre-Dame-des-Doms, et il nous a été donné de vivre ensemble un beau temps d’Eglise, avec le peuple de Dieu représenté, autant qu’il était possible, en ses laïcs, celles et ceux avec qui je partage des liens humains, l’Eglise de Rodez qui m’accompagnait dans ce passage, les prêtres du presbyterium, les diacres, les religieuses et religieux et de nombreux frères évêques signifiant par leur présence le fait que notre Eglise ne peut se penser de manière isolée, mais qu’elle n’existe qu’en relation de communion avec toutes. Il nous était ainsi signifié, au cœur de la liturgie, le mystère de ce que nous sommes comme Eglise : ce petit peuple que Dieu rassemble dans le Christ, qu’Il accompagne et soutient de sa Parole et des dons qu’Il lui fait par les sacrements et qu’Il appelle à vivre d’une relation d’amour et de communion qui l’anime et le déborde. C’est pour servir cela que les ministères nous sont donnés, et, de manière centrale, celui de l’évêque. Au milieu de vous, j’ai été appelé à cette mission ; c’est désormais avec chacune et chacun d’entre vous que nous avons à en déployer tous les aspects. 

Les limites du rassemblement de ce jour n’ont pas permis d’en faire une véritable fête diocésaine. Aussi je souhaite vraiment que l’assemblée programmée le 17 octobre à Carpentras nous donne de manifester un visage encore plus large de notre Eglise et d’entrer ensemble dans la mission renouvelée qui nous est confiée.

Cette journée du 17 octobre sera également le jour de l’ouverture de la démarche synodale initiée par la Pape François et qui conduira toutes nos Eglises vers l’Assemblée générale du synode des évêques à Rome, en octobre 2023 : « Pour une Église synodale : communion, participation et mission ». « Le chemin de la synodalité est le chemin que Dieu attend de l’Église du troisième millénaire. »*[*1] nous dit clairement l’évêque de Rome. Nous nous attacherons à nous mettre en route ensemble pour commencer à l’emprunter. 

Depuis le 13 juillet, l’été aura été pour moi l’occasion de vivre bien des rencontres avec des personnes, et parmi elles des prêtres (je souhaite pouvoir rencontrer chacun d’eux personnellement dans le courant de cette année), des communautés religieuses, quelques lieux importants de notre vie ecclésiale. J’ai pu rejoindre chacun des deux pélés VTT qui se sont déroulés en juillet et en août. J’ai été heureux d’accompagner et de présider le pèlerinage diocésain à Lourdes qui a pu se vivre, conduit par l’Hospitalité. Les échanges avec les uns et les autres, les premiers déplacements me font commencer à percevoir la richesse et la variété de notre vie ecclésiale et des personnes qui lui donnent visage. Ce temps est nécessaire, et il sera encore long pour que je devienne peu à peu le pasteur du peuple que nous sommes. Merci de l’hospitalité de chacun, du temps et de l’espace que nous pouvons nous offrir.

Le 13 septembre, au retour d’une semaine de séjour à Rome en ‘visite ad limina’ - au seuil des basiliques des apôtres - avec les évêques des provinces de Marseille, Montpellier et Toulouse, nous vivrons une journée de rencontre avec les prêtres et les diacres du diocèse. Ce temps sera important pour un échange plus approfondi entre nous et nous préciser la manière de servir l’Eglise d’Avignon. J’invite vraiment chaque prêtre et diacre à y participer et confie ce jour à la prière de tous. Que nous puissions vivre une rencontre heureuse et féconde pour le ministère qui est le nôtre. Que l’Esprit Saint nous éclaire et nous entraîne.

Ces jours ont été aussi l’occasion de premiers contacts avec la réalité avignonnaise, une approche du temps du Festival, la rencontre d’élus et de personnes en responsabilité, autant de liens importants à instaurer et à nourrir pour que nous soyons véritablement insérés au sein de celles et ceux avec qui nous vivons en Vaucluse. 

Je voudrais souhaiter à chacune et à chacun un beau temps de rentrée. Bien sûr, il nous faut repartir, reprendre des habitudes parfois contraignantes, un rythme qui appelle de l’énergie pour chaque jour, affronter des difficultés ou des situations lourdes… Mais c’est au cœur de ce quotidien qu’il nous est donné d’accueillir la ‘Bonne Nouvelle d’une bonté radicale’ qui éclaire nos vies et nous appelle à servir nos frères. Puissions-nous avancer ensemble, confiants, dans l’accueil de ce don.

 

+François FONLUPT
Archevêque d’Avignon

 

[1] Cf Discours du Saint-Père François lors de la commémoration du 50e anniversaire de l’institution du Synode des Évêques, 17 octobre 2015

Paroisses en créations > A la recherche de la beauté

La période estivale est propice à la découverte. Nos vacances nous ont peut-être menés vers de nouveaux paysages, de nouvelles couleurs, une lumière différente de celle du quotidien. Ou bien avons-nous pris le temps de visiter des expositions, lieux et sites remarquables qui nous ont ouverts à d’autres cultures, à d’autres regards. Sans avoir plus, nous nous sommes enrichis par la pluralité des cultures des Hommes, et par la diversité de la Création. Il faut bien dire, sans chauvinisme aucun bien sûr, que la Création est particulièrement belle et variée en France !
Ainsi, s’imprégner de la beauté peut passer par la contemplation d’un paysage, par exemple une vue depuis les jardins de la chapelle d’Aubune à Beaumes de Venise. Mais aussi par la création (avec un petit c) de l’Homme : retournons-nous et admirons la chapelle et son clocher.

Les artistes, artisans et architectes sont les gardiens de la beauté du monde, disait Paul VI aux artistes, en clôture du Concile Vatican II.

« La beauté, comme la vérité, c’est ce qui met la joie au cœur des hommes, c’est ce fruit précieux qui résiste à l’usure du temps, qui unit les générations et les fait communier dans l’admiration. »

Recherchons-nous la beauté dans notre quotidien ? Pourquoi devrait-elle être réduite au temps suspendu des vacances ? Savons-nous éveiller notre curiosité et nourrir notre âme, par la recherche du beau, du vrai, du bon ? Dans nos maisons comme dans nos paroisses, où tant de tableaux, de vêtements liturgiques, d’ornements s’abîment et disparaissent. Pour retrouver le goût de la beauté, l’art sacré est une excellente école.

De la beauté à l’environnement, en passant par l’Autre

Cette recherche du beau est parfois délaissée au profit du pratique aux conditions de fabrication douteuses, de la possession supplémentaire mais inutile, du consommable-jetable. « Quand quelqu’un n’apprend pas à s’arrêter pour observer et pour évaluer ce qui est beau, il n’est pas étonnant que tout devienne pour lui objet d’usage et d’abus sans scrupules. » LS 215

Dans son discours aux artistes du 21 novembre 2009, Benoit XVI alertait sur la beauté dévoyée :

« Mais trop souvent la beauté qui est publicisée est illusoire et mensongère, superficielle et éblouissante jusqu’à l’étourdissement et, au lieu de faire sortir les hommes d’eux-mêmes et de les ouvrir à des horizons de véritable liberté, en les attirant vers le haut, elle les emprisonne en eux-mêmes et les rend encore plus esclaves, privés d’espérance et de joie. Il s’agit d’une beauté séduisante mais hypocrite, qui réveille le désir, la volonté de pouvoir, de possession, de domination sur l’autre et qui se transforme, bien vite, en son contraire, assumant les visages de l’obscénité, de la transgression ou de la provocation pour elle-même. En revanche, la beauté authentique ouvre le cœur humain à la nostalgie, au désir profond de connaître, d’aimer, d’aller vers l’Autre, vers ce qui est Au-delà de soi.
Si nous laissons la beauté nous toucher profondément, nous blesser, nous ouvrir les yeux, alors nous redécouvrons la joie de la vision, de la capacité de saisir le sens profond de notre existence, le Mystère dont nous faisons partie et auquel nous pouvons puiser la plénitude, le bonheur, la passion de l’engagement quotidien. »

Ainsi dans cette expérience de la beauté, il y a aussi la rencontre de l’Autre ; par la découverte d’une culture différente de la mienne, d’une identité originale qui me sort de mon cadre habituel. Et cette diversité des cultures « non seulement dans le sens des monuments du passé mais surtout dans son sens vivant, dynamique et participatif, (…) ne peut pas être exclue lorsqu’on repense la relation de l’être humain avec l’environnement. » LS143

Benoît XVI encore le souligne dans son discours aux artistes :

« Le monde dans lequel nous vivons risque de changer de visage à cause de l’œuvre qui n’est pas toujours sage de l’homme qui, au lieu d’en cultiver la beauté, exploite sans conscience les ressources de la planète au bénéfice d’un petit nombre et qui souvent en défigure les merveilles naturelles. »

Tout est lié. Et en cette période de rentrée, prolongeons l’émerveillement des vacances par la poursuite de notre recherche de la beauté, en nous affranchissant des goûts éphémères et sans valeur véritable, en choisissant d’enrichir notre être plutôt que notre avoir.

Marie-Anne MOLLE

Portrait> Une porte vers la foi pour Franck

Franck Borel a reçu les sacrements de la Confirmation et de l’Eucharistie le 22 mai dernier en la cathédrale Notre-Dame-des-Doms à Avignon.

C’est en entrant dans cette démarche, que ce vauclusien d’une cinquantaine d’années, apprendra avec surprise, que ses parents l’avaient fait baptiser tout petit....

Surpris, car ses parents n’étaient pas croyants, et Franck reconnaît qu’il a eu une enfance éloignée de la foi.

Le cheminement de foi de Franck commence cependant bien avant le temps de formation qui l’a conduit à ce 22 mai.

Franck se marie jeune, avec une jeune femme protestante, et entre dans une belle-famille cévenole bien ancrée dans le protestantisme. « Je les ai accueillis avec joie car je sentais qu’ils avaient quelque chose que moi je n’avais pas  ». Franck discute abondamment avec son beau-père et surtout avec son beau-frère. « Cela m’a permis de voir la vie d’une façon différente. »

Un peu plus tard en 2005, alors que Franck vient de subir quelques déboires personnels et familiaux, un jeune pasteur lui demande, dans un profond face-à-face :

« Est-ce que tu donnes ton cœur à Jésus ? Est-ce que tu es prêt à le faire maintenant ? »

A ce moment-là, tout tourbillonne dans sa tête : "Si je dis oui, je ne peux plus mentir et je m’engage ; si je dis non, je rejette Dieu, et s’Il existe, ça ne va plus du tout. J’ai dit OUI, pensant que c’était une porte et qu’il fallait que j’aille voir derrière ! »

Franck avait déjà commencé à lire la Bible - en cherchant à démontrer qu’elle contenait des erreurs -, mais à partir de son oui, le voilà acceptant de lire la Bible en croyant en Jésus : tout était changé, car il se mettait à écouter Jésus !

« Derrière la porte, en fait, je découvrais qu’il y avait un escalier qu’il fallait gravir marche après marche.  »

Par la suite, refusant d’écouter les critiques envers les catholiques sans se faire sa propre opinion, il décide d’aller voir de l’intérieur la réalité. « Je comprends qu’aller à la messe, c’est aller à la rencontre de Jésus, et je découvre avec les catholiques une vraie joie interne et une vraie recherche de connexion avec le Christ. » Franck désire alors recevoir le Christ comme tous ceux qui sont à la messe. C’est à ce moment-là qu’il rejoint la formation pour adultes, se laissera toucher par la journée de préparation avec le témoignage de 27 adultes confirmands aux parcours si différents, et par la présence de Mgr Pontier.

« J’avais déjà donné mon cœur à Jésus, mais là je voulais tout Lui donner et vivre selon sa volonté et pas la mienne ni celle du monde ! »

« Et puis le grand jour est arrivé, dans la cathédrale Notre-Dame-des-Doms. Moi, en plus, comme trois autres confirmands, j’ai communié pour la première fois. Je me suis laissé porter et je me suis senti bien et à la fois légitime dans ma démarche de foi afin de continuer à vivre tous les jours avec Jésus, la Parole de Dieu, à me remettre en question, notamment par rapport au péché, péché que je reconnais maintenant que je suis croyant. Ce n’est pas parce qu’on est croyant que tout va bien : tout va comme avant, mais on prend les choses différemment, avec du recul, sans se laisser happer par le monde, par les tentations, les addictions, la violence. Et je ressens de plus en plus le besoin de me connecter avec Dieu, de lire la Bible, de découvrir tous les jours la vie nouvelle qu’elle contient ! »

Résumé d’un entretien avec Martine Racine pour l’émission « Pourquoi le taire » sur RCF Vaucluse,
par Sylvie TESTUD

 

Le livre du mois> Etre prêt - Repères spirituels, par Pierre-Hervé Grosjean

Le titre de ce livre - qui fait penser à la devise scoute - interroge sur la signification de ces mots et invite surtout à se poser la question fondamentale : être prêt… pour quoi ?

Considérons-nous en effet que l’enjeu de notre vie réside dans la rencontre ultime, et nous y préparons-nous ?

En effet, l’Evangile invite à se tenir prêt « en tenue de service , la lampe allumée » pour cette heure où le maître viendra nous chercher.

Être prêt, c’est donc être vrai.

Ne pas ressembler à ces gens qui, selon la chanson de Jean-Jacques Goldman , « vivent comme s’ils ignorent qu’un jour il leur faudra mourir », qui vivent à la surface d’eux-mêmes sans se poser de question sur le sens de leur vie.

Mais être prêt ne signifie pas pour autant être parfait ; qui pourrait le prétendre en effet sans être dans l’illusion ?!

Quels que soient nos efforts, nous ne serons jamais arrivés à un point tel que nous puissions dire à Dieu « c’est bon , maintenant j’ai le droit d’aller au ciel » !

Le salut est un don, pas un dû…mais Dieu veut que nous y collaborions avec l’aide de sa grâce et de sa miséricorde.

Être prêt, c’est donc se rendre disponible à sa grâce.

C’est tout l’objet de ce livre de nous y aider en rappelant les principaux moyens.

En tout premier lieu, la FOI bien sûr, cette fameuse lumière que nous avons reçue au baptême et qu’il nous faut entretenir... en la communiquant.

Car c’est en allumant de petites bougies que l’on fait reculer les ténèbres.

Il ne s’agit donc pas d’asséner « sa » vérité, mais de partager UNE vérité qui nous dépasse, sans l’édulcorer pour autant car Jésus avertit : « si le sel s’affadit, avec quoi le salera-t-on ? »

A la suite de Jésus lui-même, n’ayons pas peur d’être un signe de contradiction, tout en restant humble ; nous ne sommes pas meilleurs, mais nous voulons partager LE meilleur : cette foi, don véritable - bien éloignée d’une rigide morale utilitaire -, amitié libre et gratuite avec le Christ qui nous remplit de joie.

Ensuite, l’ESPÉRANCE si nécessaire en ce monde désenchanté, celle du veilleur qui voit la lumière au-delà des ténèbres, qui promet l’aube à la fin de la nuit.

Et enfin, LA CHARITÉ, celle qui ne passera pas, celle qui unit dans un élan solidaire les équipiers d’une cordée engagée vers les sommets.
 

Car dans cette aventure nous ne sommes pas seuls,

mais liés les uns aux autres dans ce que l’on appelle plus théologiquement la Communion des Saints, où chacun doit être attentif à l’autre, particulièrement au plus fragile, à celui qui traverse des épreuves.

Ainsi la souffrance - en soi absurde - peut alors être féconde, lorsqu’elle est le lieu de la compassion et de l’offrande.

Le prêtre, comme un guide de haute montagne, mène et rassure la cordée en nous rappelant que le mal n’aura pas le dernier mot , que le Christ est déjà victorieux, que son Royaume est tout proche, et que notre Joie, nul ne pourra nous la ravir.

Claudine DUPORT

Enseignement catholique > « Voici, je fais toutes choses nouvelles » Ap 21, 5

Jeudi 26 août 2021, l’Enseignement Catholique de Vaucluse a fait sa pré-rentrée. Le Directeur Diocésain Monsieur de Coat a introduit la journée, après un temps de prière, en nous livrant quelques pensées à propos de la promesse de Dieu : "Je fais toutes choses nouvelles". Voici un extrait de son discours : 

Nous saisissons bien les formes concrètes de la nouveauté pour chacun de nous en cette fin d’été et en ce temps de reprises de notre travail, de nos activités et de la rentrée scolaire . C’est ainsi une réalité qu’il nous faut apprivoiser et en même temps un appel qui nous est adressé.

En effet, la nouveauté ne va pas venir seulement par le fait de franchir la porte de mon bureau, de passer en classe supérieure ou de reprendre mon travail.

La nouveauté pourrait venir dans la mesure où je vais être capable de changer quelque chose, de me déplacer ou même parfois de me décentrer en me laissant bousculer.

Considérer que ce que je vais vivre est un cadeau qui m’est donné peut changer bien des choses dans ma vie et dans celle des autres ! Une opportunité de rencontres, d’échanges, de discussions, de progrès, de projets, d’évolution ou d’amélioration de situations multiples.

C’est également une possibilité de bien faire mon travail ou de mieux le réaliser au service des autres.

L’angle de notre regard sur les choses, les situations, les événements et sur les personnes permet et déploie un changement. On ne peut regarder seul et uniquement selon notre point de vue. Notre point de vue étant souvent basé sur nos réussites, nos erreurs, nos échecs, nos capacités ou nos fragilités.

Nous sommes invités en ce temps de rentrée à nous laisser regarder par le Seigneur. Ce regard aimant de Dieu sur chacun nous permet de devenir des êtres nouveaux habités par l’Esprit de force.

Souhaitons-nous donc de savoir accueillir la nouveauté afin de nous engager joyeusement sur la route de la rentrée !

Olivier de COAT,
Directeur Diocésain

 

Nouvelle évangélisation> Et vous, vous faites quoi le premier week-end d’octobre ?

Des idées pour cette rentrée !

Après s’être tenu durant six années consécutives à Paris, voilà que le Congrès Mission essaime cette année en province.
Et désormais, il se tiendra alternativement à Paris et dans les villes qui le souhaitent.

Pour cette année, les 1, 2 et 3 octobre 2021 ce sont Lyon, Besançon, Fort de France, Marseille, Toulouse, Strasbourg, Lille, La Rochelle, Bruxelles et Orléans qui font le pari de réussir cette décentralisation.

Après avoir petit à petit grossi, voire flambé, voilà que l’événement parisien a allumé le feu : ces foyers locaux ancrent des personnes de régions différentes, qui de participants deviennent maintenant acteurs. Cela n’est pas sans rappeler le Festival Anuncio réalisé par pôles régionaux. Et plus loin les apôtres…

Voilà que jaillissent de nouvelles idées, de nouvelles façons de faire et de nouveaux visages de disciples missionnaires. Notre Église est si riche de sa diversité.
Le national a donné le ton, le local va jouer sa partition ;

Dès lors, chacun dans sa paroisse est encore plus investi. L’intelligence collective est en action, et nul doute que la moisson n’en sera que plus abondante.

Pour tous ceux qui veulent porter le message de Jésus Sauveur-ressuscité et se demandent comment faire, cherchent où se former, sont curieux des initiatives existantes ; Et parce que seul nous sommes tout petits et que sortir de l’isolement va décupler nos forces

  • Tables rondes et ateliers sur des thèmes variés : Mission, couple missionnaire, ruralité, société, travail, paroisse...
  • Veillées de prière : Dieu t’aime et te pardonne, Dieu t’envoie en mission, Dieu te veut libre, Dieu guérit….
  • Journée couple missionnaire et prêtres-religieux-diacres
  • Coté louange, le groupe Hopen sera à Orléans, Eureka à Besançon...

Les intervenants sont très nombreux, retrouvez tous les détails sur le site www.congres.mission.com

Les paroisses s’organisent pour affréter des cars ou remplir des trains, renseignez-vous auprès de la votre si vous n’êtes pas dans l’une des villes organisatrices.

En parler, inviter, s’inscrire pour participer, faire un don, prier…
20 000 personnes sont attendues, y serez-vous ?

Véronique MARGUET

Patrimoine> Notre-Dame de Consolation et le Baptême de Clovis

Entre Sault et Ville-Sur-Auzon, la route grimpe fortement dans une campagne désertique de forêts et de lavandes jusqu’à atteindre un petit plateau. Nous sommes au col Notre-Dame des Abeilles qui culmine à 1.000 mètres d’altitude. Un endroit idyllique : douceur de l’air même par temps de canicule... odeurs de thym et de sauge, couleurs des fleurs sauvages, bosquets de chênes verts. Un puits voûté multicentenaire, une ravissante chapelle adossée à son presbytère, un petit cimetière clos de murs… Vous êtes hors du temps, rien n’a bougé depuis le XVIIe siècle quand les quelques familles du hameau des Isnards ont construit ce site pour avoir eux aussi leur église, celle de Monieux leur paroisse étant trop loin, surtout l’hiver avec 5 kilomètres à travers bois dans la neige… Bâtir une chapelle ici s’imposait : car c’était là que chaque année se regroupaient les troupeaux de moutons partant en transhumance sur le Ventoux. Ce jour-là, le Curé bénissait ces multitudes de bergers, de chiens et de moutons dans une joyeuse, bruyante, aboyante et bêlante fête religieuse et professionnelle.

Laissez votre voiture derrière le puits, la chapelle est en face… Soyez prévenus : il vous faudra bien de la chance pour la visiter. Comme celle de Monieux, elle dépend de la paroisse de Sault, où vous trouverez peut-être les horaires. Le plus simple serait de participer à la messe annuelle du 15 août : ce serait, en prime, accéder au sens profond de ce lieu.

Au cas fort probable où elle serait fermée lors de votre venue, voici une photo qui vous consolera peut-être :

Elle est fermée ? hélas ! Entrez dans le cimetière. Devant vous, le mausolée de l’Abbé Thouard, le célèbre « Curé des Abeilles » desservant du lieu, mais aussi « rebouteux ». Très apprécié pour ses deux fonctions par ses ouailles qui lui élevèrent ce modeste monument :

Sa connaissance des « simples » et des entorses et surtout sa fameuse « Liqueur concentrée du Curé des Abeilles, Microbicide et Régénératrice du sang » à base de sarriette lui valurent cependant quelques démêlés avec les médecins jusqu’à Avignon, et donc aussi avec l’évêché… J’ai vu en vente sur e.bay, une ordonnance de 1936 prescrivant cette Liqueur.

Suivre le Christ restait son but : « Je me suis fait tout à tous pour les sauver tous », rappelle la plaque de marbre apposée en 1988 par sa famille et ses admirateurs pour le centenaire de la mort de celui « qui fut pendant trente ans, le médecin des âmes et des corps ». Son beau buste en bronze a scandaleusement été volé en 2019 et remplacé par une terre cuite…

Derrière, une simple colonne, en guise de monument aux Morts. Ayez un regard et une pensée pour ces morts de 14-18, si nombreux pour un si minuscule hameau… lisez les inscriptions, déchiffrez leurs décorations et leurs photos que le temps achève d’effacer…

Refermez la porte avec la chaine centenaire et suivez le chemin qui descend : un pré barré par une chaine de plastique, faites attention : elle est posée par un voisin prévenant, ne la brisez pas ! Ce terrain appartient à l’évêché et sert aux scouts et guides, parfois. De vigoureux chardons vont griffer vos chevilles, mais hardi ! Continuez avec courage. Un autel de grosses pierres, un tumulus encombré d’un arbre foudroyé, une grande croix de métal, un Christ un peu rouillé vous y attendent : Manifestement, l’autel que vous voyez a été construit face aux fidèles – selon l’usage de Vatican II – mais avec les pierres de l’ancien autel dos aux fidèles. Attention à vos chevilles : le déplacement a été fait sans soin et l’ancien emplacement est devenu un trou…

Quoi qu’il en soit, approchez-vous. Sous la Croix, une stèle étroite, arrondie en haut et un texte très effacé… Allez, un jeu de piste vous rappellera vos exploits de scout et de guide : essayez de déchiffrer l’inscription ; prenez votre temps :

Vous n’y arrivez pas ? je vais vous y aider. Pour la lire, je l’ai l’ai prise en photo sous divers angles et sous divers éclairages, et voici ce qu’elle nous dit, en respectant les retours à la ligne :

« DIEU
que Clotilde
Adore
Je n’ai plus
D’autre recours
Que vous
Si vous me rendez
Victorieux
Je croirai en vous
Et me ferai
Baptiser
En votre nom
Jubilé national
1895 »

En 1895, le Pape Léon XIII avait accordé à la France, un jubilé pour le huitième centenaire du concile de Clermont et de la première croisade, jubilé auquel on rattacha les manifestations prévues pour l’année suivante à l’occasion du 14e centenaire du baptême de Clovis.

La Bibliothèque Nationale me fournit sur internet le journal La Croix pour 1895 et 1896. Dans celui du 15 novembre 1896, je lis :
« Adresse à S. S. le Pape Léon XIII, signée des cardinaux, archevêques, évêques et abbés présents à Reims pour les fêtes du Centenaire.
Reims, le 15 octobre 1836.
Très Saint-Père,
Favorisé des plus précieuses bénédictions de Votre Sainteté, le jubilé du 14e Centenaire du baptême de Clovis et de la conversion de la nation française à la foi chrétienne se célèbre avec une incomparable grandeur, et provoque les plus admirables manifestations de piété. Déjà depuis six mois, de nombreux pèlerinages n’ont pas cessé de se succéder dans la ville de saint Remi. De toutes les parties de la France, prêtres et laïques,’ chrétiens et chrétiennes, appartenant aux classes les plus diverses de la société, sont venus apporter ici le tribut de leurs actions de grâces, pour le don inestimable de la foi, et y renouveler les engagements sacrés de leur baptême. »

Je suis très surpris de trouver dans ce lieu si reculé, si humble, si loin de tout, le rappel de ces cérémonies qui se sont déroulées dans la cathédrale de Reims avec un immense concours d’évêques, d’archevêques, de Nonce, de personnalités civiles et politiques d’envergure nationale. Oui, en trouver l’écho ici sur le Col des Abeilles, m’a touché. J’aimerais en savoir plus sur le Curé de Monieux qui a patronné la construction de ce monument qui a dû être coûteux avec sa très haute croix métallique et son grand Christ de fonte, et sur ces donateurs de ce minuscule hameau des Isnards, de ce lieu dit des Abeilles, de ce petit village de Monieux qui ont réussi à réunir ces sommes très importantes pour eux. Pour ces paroissiens, l’événement – commémorer le baptême de Clovis- en valait manifestement la peine. Et pour pérenniser le monument, ils en ont fait donation au diocèse avec le terrain environnant. Ici, tout cela compte encore : un voisin bénévole vient tondre périodiquement le terrain avec son tracteur. Histoire si lointaine de Clovis, transhumance des moutons au Grand Siècle, Jubilé de Léon XIII, architecture du XVIIe, souvenir de la Grande Guerre, Curé guérisseur du XIXe, l’Histoire, la grande et la petite, la nationale et la locale, la religion populaire et la piété des humbles, tout ceci nous est offert sur quelques centaines de mètres carrés.

François-Marie LEGOEUIL