Écologiques par la force des choses … architecturales
Nos si précieux clochers, pour lesquels s’enflamment les passions françaises de tous bords, qu’ils soient du bord du précipice ou du bord du chantier, ces hauts monuments d’architecture verticale sont de formidables lieux d’expression écologique _c’est à dire qui respecte l’environnement.
Voici les lieux de nidification des choucas des tours et des martinets, deux espèces protégées mais dont la population continue de chuter. Autrefois habitants des cavités rupestres, ces oiseaux nichent aussi aujourd’hui dans les cavités des bâtiments de grande hauteur : fissures et failles de nos maisons anciennes, et bien sûr dans la maçonnerie des tours, dans celle de nos clochers. Si je ne me trompe, j’ai vu des choucas des tours à Châteauneuf du Pape récemment. Et le clocher devient un support de diversité, un lieu de vie !
Dans le cas des martinets, c’est une vie qui laisse peu de traces, celui-ci n’étant pas un bâtisseur, et ne salissant pas les façades. Précision très souvent apportée quand on veut défendre les projets de nidification par exemple, c’est à dire valoriser un partage des lieux, de l’espace de la Création, ce qui soulève la question de l’ouverture à la diversité, pas seulement pour les animaux : faut-il être invisible, silencieux, sans remouds et sans traces pour avoir droit de cité ?
Dans Laudato Sì, « [le Pape François] demande à chaque personne de ce monde de ne pas oublier sa dignité que nul n’a le droit de lui enlever ».
Un peu d’action
Parce que nous connaissons bien nos clochers d’églises, et que nous les voyons assez souvent (sinon, voyez-y une invitation à lever les yeux et à entrer saluer le Maître et Seigneur), nous pouvons apporter notre petite contribution à la protection des martinets qui parfois les habitent.
En effet, « tous, nous pouvons collaborer comme instruments de Dieu pour la sauvegarde de la création, chacun selon sa culture, son expérience, ses initiatives et ses capacités » (LS14).
Je me fais ici le relais d’un paroissien vauclusien, engagé auprès de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), qui participe au projet de dénombrement de la population des martinets. Pas besoin d’aller à Bethléem pour ce dénombrement, il suffit de jeter un œil à nos clochers, et de signaler la présence de martinets. Si vous repérez le nombre de cavités visitées, c’est encore mieux, mais pas prioritaire. La LPO a d’avantage besoin pour l’instant d’un recensement des lieux habités : forcément hauts et dégagés, car le martinet est un oiseau au mode de vie exclusivement aérien, taillé pour le ciel et pour l’azur. Ainsi, une maison paroissiale de grande hauteur pourrait aussi être reconnue et signalée.
Pour signaler la présence de martinets, vous pouvez transmettre vos informations à M. Christophe Lenfant : c.lenfant.pro@free.fr ou au 06 87 70 36 52
Marie-Anne Molle