Par l’exemple !

2 juin 2022
Fais ce que je dis mais non pas ce que je fais ?

L’exemple est un très bon moyen, parfois involontaire, de conversion et d’influence. « C’est un exemple que je vous ai donné, afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous » Jean 13,15.

La jolie introduction bis, sous forme de mise en condition, de L’art de vivre selon Laudato Si d’Adeline et Alexis Voizard, éclaire et approfondit la disposition d’esprit d’une conversion juste et ordonnée à l’Évangile, en 5 conseils avisés ici résumés :

  • Ne soyons pas trop exigeants dans nos objectifs, au risque de céder au découragement ou de perdre de vue le vrai but : le souci de l’autre.
  • Ne jugeons pas ! Chacun sa route, chacun son rythme. Il s’agit de notre conversion (pas de celle des autres), et elle commence par aimer son prochain comme soi-même.
  • Restons humbles : il n’y a qu’un seul Sauveur, le Christ.
  • Gardons l’Espérance ! Pas de culpabilité mal placée ou de fatalisme, mais une confiance en Dieu affermie par la prière. Selon les mots de Saint Ignace de Loyola : « Prie en sachant que tout dépend de Dieu, mais agis comme si tout dépendait de toi. »
  • Et surtout, restons dans la Joie ! Si à un moment nous nous rendons compte que nous ne ressentons pas ou plus de joie à poser tel petit acte concret, que cela nous rend triste, fatigué, irritable ou que cela devient une contrainte, c’est que quelque chose n’est pas ajusté et cela manifeste la présence d’un problème. Or, avancer avec le Seigneur est toujours un chemin de joie !
Par l’exemple, le Label Église Verte.

C’est en essayant de garder cet état d’esprit, que je viens ici jouer le jeu du diagnostic du label Église Verte dont je vous ai déjà parlé dans ces pages, en prenant l’exemple humble et plein d’Espérance de la Maison Diocésaine !

Le label propose de faire un tour d’horizon de nos actes concrets posés ou à mettre en œuvre, en 5 points : bâtiment, terrain, célébration et catéchèse, engagement local et global, modes de vie ; tous porteurs de sens et sources de témoignage dans la vie quotidienne de nos paroisses.

"Accomplir le devoir de sauvegarder la création par de petites actions quotidiennes est très noble, […] et fait partie d’une créativité généreuse et digne, qui révèle le meilleur de l’être humain." Pape François LS 211

Voici donc où nous en sommes sur quelques exemples (rappelez-vous avec indulgence : chacun son rythme !) :

Le bâtiment. Un peu comme en paroisse : accueil, salles, bureaux et logements.
  • La communauté a mis en place un suivi de ses consommations d’énergies : non ; et ce n’est pas si évident sans la mise en place de nombreux points de comptage : la Maison Diocésaine est habitée de différentes manières (bureaux, logements, stockage, location de salles, etc.), les consommations varient d’un usage à un autre et nous n’avons pas encore les moyens de les dissocier. C’est bien en projet, mais pas encore réalisé.
  • La communauté a mis en place des objectifs ou des moyens d’amélioration de son efficacité énergétique : la surface de la Maison Diocésaine, bâtiment tertiaire, nous place sous l’obligation légale de réduire de 40% notre consommation énergétique à l’horizon 2030 (c’est demain !), avec compte-rendu annuel à l’ADEME (Agence de la transition énergétique). Grand défi !
  • L’électricité qui alimente le bâtiment provient en tout ou partie d’énergies renouvelables ou d’un tarif vert du fournisseur : non.
  • Les fenêtres du local sont équipées de double-vitrage : oui, sauf pour les fenêtres de la bibliothèque.
  • Nous récupérons l’eau de pluie (par exemple pour les WC ou l’arrosage) : non, le forage remplace l’eau de ville pour l’arrosage. Malheureusement comme trop souvent, nos WC sont alimentés en eau potable…
  • Les produits de nettoyage des locaux sont-ils éco-responsables : ne sais pas encore.
  • Un dispositif de tri est mis en place dans les bâtiments : en grande proportion, mais il y a encore du travail à faire auprès de nos invités et des usagers, les poubelles sont encore souvent confondues !
  • Nous disposons d’un stationnement pour les bicyclettes : oui, deux !
Le terrain : La communauté possède un espace extérieur dont elle a la gestion.
  • Ce terrain est géré de manière à développer la biodiversité (ex : gestion différenciée des plantations, nichoirs et nourritures pour oiseaux, …) : non, malgré une petite variété de plantations.
  • Ce terrain comporte des emplacements pour la culture de fruits, légumes ou plantes aromatiques : par endroits, selon les usagers. En déshérence actuellement.
  • La communauté encourage ses membres à utiliser ce terrain pour le ressourcement et la contemplation : pas encore ! Mais le sujet des chaises longues revient régulièrement à table avec l’arrivée des beaux jours…
  • Les déchets biodégradables sont compostés (sur le terrain ou à un autre endroit) : Il y a bien un compost, mais il n’est pas très vivant, et peu nourri ! Il manque le pot à compost dans la salle commune pour inciter à l’utiliser.

Les chapitres « Engagement local et global, mode de vie » sont peu représentatifs à cause de l’activité singulière de la Maison Diocésaine. Certains sujets seront difficiles à mettre en œuvre, comme permettre le dialogue et interpeller les responsables politiques et associatifs, ainsi que les citoyens sur les questions environnementales, ou bien travailler avec des associations locales de protection de l’environnement ; mais de nombreuses autres actions peuvent être développées et encouragées : organiser une action communautaire (nettoyage de printemps, …), soutenir l’autopartage, s’assurer de l’origine des repas proposés (bio, viandes françaises, etc.), réduire l’usage des mails et du stockage sur les data centers, etc.

Pour conclure avec les mots du Pape François dans Laudato Si :

« Il ne faut pas penser que ces efforts ne vont pas changer le monde. Ces actions répandent dans la société un bien qui produit toujours des fruits au-delà de ce que l’on peut constater, parce qu’elles suscitent sur cette terre un bien qui tend à se répandre toujours, parfois de façon invisible. En outre, le développement de ces comportements nous redonne le sentiment de notre propre dignité, il nous porte à une plus grande profondeur de vie, il nous permet de faire l’expérience du fait qu’il vaut la peine de passer en ce monde. »