Ce matin j’assistais à la messe de 8h dans la chapelle de la Maison Diocésaine. Et tandis que l’heure avançait, les vitraux du chœur, d’abord sombres et lourds avec leurs entrelacs de ciment, ont commencé à se colorer en accueillant la lumière. Chaque couleur différemment, avec plus de force ou plus de clarté. Du vert olive, du vert émeraude, du bleu ciel, et puis ambre et pourpre, et le violet du temps de Carême qui approche. Ces couleurs ne sont belles que parce qu’elles reçoivent et transmettent la lumière. Il y a une jolie citation dont j’ai oublié l’auteur, qui rappelle que les croyants sont comme les vitraux : dans l’obscurité, ils restent beaux comme des témoins vivants s’ils sont éclairés d’une lumière intérieure.
En ce début d’année, après la foule des vœux et la liste des bonnes intentions, après l’espoir et les grandes ambitions, ayons cette foi du chrétien qui place son espérance en Dieu : « Le secours me vient de Dieu seul, qui a fait le ciel et la terre » 1.
Avec l’aide de Dieu, qui affermit notre foi et notre charité comme nous le lui demandons chaque jour lors de la messe, l’inquiétude ambiante a moins de prise sur nous. Il ne s’agit pas de minimiser ce que nous traversons, ni le découragement de nos contemporains, mais de laisser agir la lumière que nous portons pour témoigner justement de cette foi, de cette espérance et de cette charité qui nous portent, dans chacun des aspects de notre quotidien.
Pour une espérance qui agit
Car il reste tant à faire ! La crise écologique, par l’épuisement des ressources naturelles, la perte de la biodiversité, la dégradation de la Création (en France, 78% des habitats naturels sont dans un état de conservation défavorable, et 18% des espèces sont éteintes ou menacées 2) montre bien que notre modèle de développement est contraire à notre vocation. Le groupe de travail Ecologie et Environnement de la Conférence des Evêques de France, dans son livret « Enjeux et défis écologiques pour l’avenir » souligne que « certes, il faut modifier nos comportements quotidiens et ce ne sera pas facile, mais ce qui est en jeu, c’est une véritable métamorphose de notre conception de la « vie bonne ». Une véritable conversion.
Comme un exercice de Carême à long terme, une conversion demande d’écouter la Parole de Dieu, de prier et d’agir en charité.
Cette année, je vous propose de cheminer dans cette rubrique à la suite de l’Eglise de France, qui a fait de l’écologie intégrale une préoccupation permanente qu’elle souhaite voir portée dans les diocèses et les paroisses : avec une lecture chrétienne de notre rapport à Dieu, aux Hommes et à la Création, pour une conversion qui soit effective dans nos choix et dans nos actes (l’agir en charité).
Sûrs de son Amour et forts de notre Foi, par nos actes et par notre réponse au défi de l’écologie intégrale, nous serons à notre tour des témoins vivants, beaux comme des vitraux !
Marie-Anne MOLLE
1 Psaume 120
2 Office National de la Biodiversité, cité dans La Croix