Un séminaire a eu lieu au début du mois d’Octobre à Marseille, dans l’École de Management EMD. Il réunissait la Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique et les Chefs d’établissement du 1er et 2d degrés.
Que faut-il en retenir ?
Je dirais d’abord le lieu. L’EMD est une heureuse surprise : dans le quartier Saint-Charles de Marseille, une université privée pour former des cadres de gestion d’entreprise avec une ambition éthique fondée sur l’Evangile.
La chapelle en est le cœur battant. L’Eucharistie y est célébrée chaque jour ; et du corps enseignant transparaissent une réelle convergence de vues et une commune implication dans le projet de cette école.
Ensuite, un thème : « Management éthique ou éthique managériale ? » : Le cadre de l’EMD était idéal pour aborder le thème de ce séminaire, fait de temps d’étude, d’échanges et de convivialité.
Au-delà de toutes les pistes reçues par les Chefs d’établissement à travers les intervenants principaux, il faudrait surtout retenir que, de fait, l’Enseignement catholique, par sa proposition éducative, est une émanation de l’Evangile, et son objectif ultime est l’annonce de ce même Evangile de Jésus-Christ. Appelés à diriger de manière effective, ils ont des critères éthiques qui jaillissent de l’Evangile, et qui, dans la mesure où ils sont pris en compte dans les projets éducatifs spécifiques et leur mise en œuvre, manifestent avec éclat la particularité de l’enseignement catholique.
Le Christ et l’ensemble de l’Eglise comptent sur les chefs d’établissement pour que, sous leur conduite, les communautés éducatives de notre diocèse déploient tout leur potentiel. Elles portent en effet une richesse infinie de par leur fondement christique et leur expérience historique.
Enfin, ce séminaire a été l’occasion de redire qu’être chef d’établissement dans l’enseignement catholique est une vocation ecclésiale ; c’est plus qu’exercer un métier. C’est répondre à un appel pour effectivement être manager, leader, mais à contre-courant des normes actuelles de management, selon un esprit qui est dans le monde, mais non pas du monde.
Le Chef d’établissement dans l’Enseignement catholique est appelé à être au cœur de son école, son collège ou son lycée, comme le Bon Pasteur. Il s’agit pour tous d’être vraiment de bons pasteurs, qui prennent soin de chacune de leur brebis. Les critères de productivité, qui dans l’enseignement peuvent être traduits par les résultats scolaires, ne sont pas premiers. Ils devraient être le résultat du soin donné à chaque enfant dans son originalité, dans son unicité, et en tenant compte sans cesse de sa destinée éternelle.
Le Chef d’établissement, en bon pasteur, porte son attention sur l’ensemble de la communauté, jeunes, adultes, élèves comme encadrants de tous ordres. L’éducation se fait ainsi dans l’élan de la construction d’une communauté.
C’est une tâche colossale, puisqu’il doit l’assumer en même temps que toutes les opérations ordinaires du fonctionnement d’une école. En réalité, ce n’est pas une tâche de plus. C’est un état d’esprit qui est alimenté par un lien fort et suivi à celui qui est le Pasteur.
Pour assumer leur charge pastorale, pour faire de leurs écoles des écoles de communion, c’est-à-dire des lieux où règne la communion et des lieux où l’on apprend à bâtir la communion, les chefs d’établissement sont appelés à être de bons pasteurs, et ils ne peuvent l’être qu’à travers l’unique Pasteur ; et s’il y a une dimension spirituelle qu’ils sont appelés à vivre et à promouvoir, c’est la spiritualité de communion.
Père Pascal Molemb,
Vicaire général attaché à l’Enseignement Catholique de Vaucluse