1er décembre 2021


Edito de l’évêque> Un temps nouveau s’ouvre à nous

Nous entrons ce dimanche dans une nouvelle année liturgique, nous accueillons un nouvel horizon pour nos vies, pour notre Eglise, pour notre terre.

Nous allons le célébrer de manière renouvelée avec la nouvelle édition du missel romain que peu à peu nous allons nous attacher à mettre en œuvre.

Un temps nouveau s’ouvre à nous.

Temps d’attente pour réveiller l’espérance qui demeure enfouie en nous, pour discerner Celui qui vient ouvrir des horizons à nos vies.

Attente de vie renouvelée, de guérison, de renouvellement…

Nous en avons besoin au sein même de notre Eglise qui va d’ébranlement en ébranlement, de notre terre dont la fragilité semble de plus en plus criante, de nos vies fatiguées et de notre vivre ensemble fragilisé.

De quoi sommes-nous en attente ?
Quelle Espérance est à réveiller en nous ?

Au début de ce mois de novembre, avec l’ensemble des évêques de la CEF, nous étions rassemblés à Lourdes pour notre assemblée habituelle d’automne. Celle-ci revêtait un caractère bien particulier quelques jours après la publication du rapport de la CIASE et ses révélations impressionnantes et lourdes sur le nombre possible de victimes d’agressions commises par des prêtres, des religieux, des laïcs, au sein de l’Eglise, au cours des soixante-dix dernières années. Il importait pour nous de nous confronter avec courage lucidité et responsabilité à ce constat que nous avions demandé et qu’il nous fallait assumer.

Mais comment allions-nous vivre ce temps de d’échange, de réflexion, de conversion, de décision ? Nous ne le savions pas vraiment.

En fait, au long de ces jours, c’est à une écoute en profondeur que nous avons été entraînés.

Écoute des personnes victimes, au cours de la première journée,
Écoute des personnes plus pauvres invitées pour nous partager leur souffrance et leur blessure, confrontées qu’elles sont, les premières, aux conséquences de la clameur de la terre.

Cela a demandé du temps pour que la parole de chaque personne se formule, s’exprime, pour que cette parole rejoigne chacun, pour que, ensemble, nous puissions en recevoir et ré-exprimer quelque chose.

Ecoute également et recherche avec les nombreux invités présents pour préciser avec nous des chemins de renouvellement et d’engagement.

Au cœur de cette écoute, de cette recherche entre nous, il s’agissait bien de nous rendre disponibles à l’Esprit-Saint qui seul pouvait nous donner de risquer des chemins justes et qui nous engagent.

Au fil de ces jours, alors que des tensions pouvaient s’exprimer et des ruptures demeuraient possibles, peu à peu nous avons vu s’ouvrir un chemin de communion et se préciser un horizon. 

 

Ce temps nous a ainsi donné de lâcher en nous des craintes, des peurs, des volontés de protection…
De nous laisser rejoindre par la blessure et la souffrance de frères et de sœurs…D’éprouver ainsi que ce sont les plus pauvres et les blessés qui nous ouvrent un chemin.

Il me semble que nous avons fait un pas de plus en acceptant de lâcher des assurances et des sécurités, pour mieux servir les personnes et les plus blessées proches de nous. 

 

Ces journées de Lourdes auront été particulières et nous auront donné d’éprouver une communion entre nous nécessaire pour nous engager ensemble.

Si tout le chemin n’est pas parcouru, il est précisé, orienté, et désormais balisé de manière solide.

Le temps de l’Avent dans lequel nous entrons vient nous inviter à poursuivre ce chemin et proposer à quiconque de s’y associer. Laissons se creuser en nous notre capacité d’écoute… pour déceler comment se réalise la proximité de Celui qui vient nous dire l’amour du Père. 

Car c’est toute notre Église qui est appelée à reprendre le chemin de la confiance, de l’Espérance.

Notre Dieu vient. Il ne remet pas en cause sa promesse.

Et l’Église nous offre cet espace pour laisser se creuser en nous l’attente qui habite nos vies, comme celle de nos frères.

+François FONLUPT
Archevêque d’Avignon

Paroisses en créations > Vertus pour l’Avent : l’écologie au pied du sapin.

Les soldes du Black Friday ces derniers jours, ode à la surconsommation, puis bientôt la frénésie de Noël (dans sa version païenne) avec ses achats intempestifs, sont de formidables exercices pour perfectionner notre ajustement aux vertus de mesure, de gratitude et de générosité, en prévision de la (véritable) fête de Noël, celle du don incommensurable que Dieu a fait par la naissance de son Fils bien aimé, en qui Il trouve sa joie.

Vertu de mesure, car la prolifération des biens étouffe notre âme. Une juste mesure met une limite salutaire à l’avidité et permet de laisser plus de place à la charité. Elle rend riche parce qu’elle privilégie l’être au détriment de l’avoir, si superficiel et éphémère ; parce qu’elle nous recentre sur ce qui fait le bonheur de notre âme. Je vous le confirme, ce ne sera pas le calendrier de l’Avent de la boutique de cosmétiques.

« Nous serions assez riches si nous recourions aux besoins comme mesure, et non aux désirs » 1.

Vertu de gratitude, car tout nous vient de Dieu, même ce que nous croyons avoir accompli cette année par nos propres efforts et nos propres talents. En ce début d’Avent, devant l’étable de la crèche qui va accueillir le petit enfant Roi, la gratitude pour les dons que le Seigneur nous fait quotidiennement peut s’exprimer à travers la dîme : la part donnée à Dieu, sur tout ce que nous avons reçu de Lui. Non non, elle n’a pas été portée disparue entre l’Ancien et le Nouveau Testament ! Prélevée avant nos dépenses superflues, nos cadeaux auto-valorisants, nos achats compensatoires, ne craignons pas non plus de la prendre sur notre nécessaire, car Dieu donne en abondance à celui qui Lui obéit et Lui fait confiance : « [En retour] mon Dieu comblera tous vos besoins, selon sa richesse, magnifiquement, dans le Christ Jésus »2.

Vertu de générosité pendant ces fêtes de famille, où la patience, l’accueil, l’écoute, la prévenance, sont mis à rude épreuve (d’où l’invention du chocolat : Dieu est bon). La générosité déborde le simple cadre financier pour s’exercer dans nos rapports avec nos contemporains, que nous les ayons choisis ou pas. Générosité d’une attention portée aux plus petits, mais aussi aux plus casse-pieds, aux plus enquiquinants, comme ces aveugles de Jéricho qui crient sur le passage de Jésus (Mt 20, 30). Serons-nous de ceux qui voulaient les faire taire ?

Ces trois vertus sont embrassées, embrasées par la charité. Elles la magnifient et la fortifient. Par la mesure, je me rends plus disponible pour mes frères ; par la gratitude envers Dieu, je suis plus attentive à ses œuvres et à ses lois ; par la générosité, je me fais plus proche des premiers du Royaume.

Et tout cela, en nous plaçant à la suite du Christ et en réajustant notre manière d’être au monde et aux autres, je crois que c’est aussi de l’écologie intégrale (pour reprendre les gros mots à la mode).

Marie-Anne MOLLE

1. Métastase, courrier du 2 juin 1755, cité par Carlo Ossola dans Les Vertus communes, éd. Les Belles Lettres

2. Ph 4,19 cité par Jean Pliya dans Donner comme un enfant de Roi, éd. F-X de Guibert

Portrait> Soeur Carine, notre missionnaire vauclusienne sur l’île de Samos

Après des missions en Irak et en Afrique, Sœur Carine Salomé a passé 8 mois dans le camp de réfugiés de l’île de Samos, en Grèce.

La différence avec ses missions antérieures est que Samos est en Europe et, de fait,les personnes qui s’y trouvent sont déjà parties de chez elles, la Grèce étant, pour elles, une étape pour continuer la route, dans l’espoir que leur demande d’asile pour l’Europe soit acceptée. Malheureusement, elles y restent souvent des mois ou des années, dans une inactivité totale. Le camp de Samos mixe de nombreuses communautés, avec environ un tiers d’Afghans, un tiers de Kurdes et Arabes (de Syrie, Palestine, Irak), et un tiers d’Afrique noire (Congo, Cameroun). 

« L’idée de ma mission est de se faire toute à tous ! La compassion est pour moi universelle, au-delà de toute confession ; et je veux être, au milieu de toutes ces personnes en souffrance, une présence d’espérance ! »

Sur le camp de Samos, les conditions de vie sont catastrophiques : des poubelles partout, des rats, pas d’eau potable sauf sur la petite partie officielle du camp, pas d’électricité, des conditions climatiques extrêmes et difficiles pour une vie sous bâches.
« C’est insalubre, précaire, inhumain, indigne de l’Europe, d’accueillir des êtres humains dans ces conditions. L’Europe donne beaucoup d’argent pour s’occuper de ces personnes, mais que ce soit la Grèce ou l’Italie, ces pays n’ont pas le beau rôle et font ce qu’ils peuvent. Tout le monde est épuisé et dépassé par cette situation très difficilement gérable. D’ailleurs, je n’ai eu de cesse de demander pardon pour les conditions d’accueil horribles que l’Europe offre à ces personnes, après tous les traumatismes vécus, que ce soit durant le voyage ou en fuyant guerre et torture. »
La mission, c’est ainsi offrir ainsi de l’écoute, de l’amitié, qui permettent ensuite la joie, la fraîcheur, comme ces deux enfants irakien et syrien, qui viennent chez Sistou (Sœur Carine) pour jouer aux cartes ! 

« C’est avant tout être, être au milieu d’eux pour leur donner la force de la Résurrection, la force de la lumière au milieu des ténèbres. »

« A Noël, un tremblement de terre et un tsunami ont détruit l’unique église catholique de l’île, et ainsi, a été construite, au cœur du camp, une petite chapelle, avec les moyens du bord et l’ingéniosité de certains ; mon binôme sur place, le Père Tony, jésuite, a permis de mettre du beau, de la joie, de la paix et de l’espérance avec une liturgie soignée pour Noël, un bon repas, une vigile et l’exposition du Saint Sacrement la nuit du 31 décembre. »
Les fioretti sont nombreux pour Carine : « Un Palestinien, qui avait été gardien de l’église de Bethléem, est venu nous souhaiter un joyeux Noël : vrai cadeau venant d’un Palestinien ! » ou encore : "Un ami camerounais, très bagarreur et redouté dans le camp, est venu aider à la construction de la petite chapelle et a fait ainsi un chemin de conversion tel qu’il a reçu le baptême à Pâques dans le camp, tout joyeux d’avoir rencontré Jésus et d’être aimé de Lui : un être complètement transfiguré ! 
Le Seigneur agit et met sa grâce dans le cœur de ces personnes. Rien n’est impossible à Dieu, je suis sans cesse témoin de cela."

Et quand on demande à Carine comment elle fait pour vivre dans un camp, elle répond :

« Quand tu vis dans les mêmes conditions et connais les personnes par leur prénom, ces personnes deviennent mes frères et sœurs, frères et sœurs en Jésus, et cela, même avec les non-chrétiens ! Et voir comment ces gens qui ont tout perdu, sont encore souriants et se raccrochent à leur foi, cela touche mon cœur et ravive ma propre foi ! »

Résumé d’un entretien avec Martine Racine pour l’émission « Pourquoi le taire » sur RCF Vaucluse,
par Sylvie TESTUD

Le livre du mois> Marie-Madeleine - Itinéraire spirituel d’une femme libérée, par David Macaire o.p.

Voici un livre petit par son volume, mais puissant par le message qu’il adresse à notre monde contemporain…

Mais que peut nous dire une femme qui a vécu il y a plus de 2000 ans ?

L’auteur, ancien recteur de la Sainte-Baume, où Marie-Madeleine se réfugia pendant plus de trente ans dans la contemplation et la pénitence, la présente comme

l’archétype de la femme libérée,

bien loin pourtant du modèle que présente le féminisme contemporain.

En effet, celui ci rate en fait son objectif d’épanouissement de la femme. Libéral, il incite la femme à ne vivre égoïstement que pour la séduction ou la réussite sociale. Militant, il ne considère paradoxalement comme valables que les valeurs masculines : l’efficacité, la compétition, l’indépendance ou la domination (en lieu et place des valeurs féminines que sont la tendresse, la sensibilité ou la générosité). Il n’engendre alors que frustration et insatisfaction permanente.

Alors quelle autre voie Marie-Madeleine propose-t-elle aux femmes d’aujourd’hui, et plus largement, quelle leçon donne-t-elle à notre monde désabusé ?

Quel fut donc l’itinéraire de cette femme libertine devenue femme véritablement libérée, de cette pécheresse devenue prêcheresse, à tel point qu’on la nomme l’Apôtre des apôtres ?

Déçue jusqu’à la souffrance par les passions illusoires, elle prend conscience que les plaisirs éphémères de la chair et de l’argent qu’offraient les mondanités de la cour d’Hérode, sont incapables de combler son cœur assoiffé et ne sont que des simulacres de l’amour véritable qu’elle cherche éperdument.

Cette prise de conscience va se transformer en pleurs de repentir quand elle rencontre en Jésus cet Amour, Celui qui seul peut la combler.

Et Jésus lui pardonne ses nombreux péchés « parce qu’elle a beaucoup aimé ».

Libérée alors de l’esclavage de ses passions, livrée à l’amour dans le don exclusif et chaste de sa personne au Christ, elle découvre enfin la seule joie véritable, celle d’aimer et de se savoir aimée.

Cependant, la conversion de Marie-Madeleine n’a pas fait d’elle une sainte nitouche pour autant. Ce n’est pas parce qu’elle renonce à avoir plusieurs amants qu’elle devient coincée, soumise ou stupide. Ni pute ni soumise, en somme !

Si elle a changé de cap, elle n’a pas changé de personnalité. Elle est restée belle et séduisante, mais sa féminité alliée à sa sainteté n’en est devenue que plus rayonnante.

Voilà pourquoi elle est un modèle enthousiasmant pour les femmes de notre temps.

Par ailleurs, notre sainte pleureuse a un message urgent à faire entendre à notre monde. 

En effet, il faudrait qu’à son exemple, il ait le courage de regarder la vérité en face, qu’il reconnaisse sa misère et son péché, qu’il le pleure comme elle, pour être pardonné et consolé.

La Miséricorde est en effet la seule antidote à l’acédie,

ce mal sournois qui éloigne de Dieu et mène au désespoir ; c’est « le seul truc qui marche », que Marie-Madeleine nous confie comme un trésor inépuisable.

Enfin, cette messagère de la Résurrection nous livre cette inestimable espérance : le mal n’aura pas le dernier mot, l’amour sera toujours vainqueur, la vie l’emportera toujours sur la mort.

Claudine DUPORT

Ailleurs sur les médias> La WebTv fête ses 25000 abonnés !

Première chaîne Youtube diocésaine de France, la WebTv du diocèse poursuit son essor grâce à des contenus toujours renouvelés pour proclamer la Bonne Nouvelle en ligne.

Si la WebTv du diocèse rassemble aujourd’hui 25000 abonnés, elle le doit à la diversité de ses programmes :

  • La lectio divina enregistrée quotidiennement par des prêtres du diocèse, qui portent la Parole bien au-delà des frontières du Vaucluse
  • Le mot de l’évêque diffusé chaque dimanche
  • Les conférences et formations du diocèse - dont, actuellement, les conférences sur César de Bus
  • Des playlists thématiques, dont : Sexe et Dieu, Sauvés par l’Espérance, Conférences de Carême, Du Feu de Vieux, 14 questions sur la prière... et bientôt : une série pour mieux connaître Saint César de Bus
  • Les grands évènements diocésains  : célébrations, ordinations, pèlerinage à Lourdes des jeunes...

Merci aux bénévoles - communauté Shalom, prêtres, staffs média, conférenciers - qui font vivre la WebTv !
Merci aux abonnés qui lui renouvellent leur confiance !

Pour retrouver la WebTv : https://www.youtube.com/user/dioceseavignon01

Enseignement catholique > Retour sur la XXIe Journée Nationale de l’Animation Pastorale Scolaire

La XXIe Journée nationale de l’Animation Pastorale a eu lieu le 10 novembre dans les locaux de Sainte-Marie d’Antony. Des Adjoints en Pastorale Scolaire de notre diocèse, participant à la journée, nous livrent leurs témoignages. 

Le 10 novembre, j’ai eu la joie de participer à la XXIe Journée Nationale de l’Animation Pastorale Scolaire à Antony, près de Paris. Cette journée fut l’occasion d’échanger et de partager des outils, des ressources et des réflexions autour du thème « Savoir être avec ».

Les intervenants ainsi que les temps de partage en groupes se sont focalisés sur le nouveau « Directoire pour la catéchèse » publié en 2020 par le Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation. Centré sur la responsabilité catéchétique de l’Église, ce nouveau « DpC » vient offrir une ressource supplémentaire pour l’École catholique. Nous avons vu qu’au-delà des seules activités catéchétiques, il nous propose un regard renouvelé sur la proposition de la foi aujourd’hui, et nous invite pour cela à cultiver un « savoir être-avec » particulièrement inspirateur pour l’animation pastorale scolaire.

Cette rencontre a été aussi l’occasion d’approfondir ce que le pape François souligna lors de son discours à l’occasion de l’année de la foi en 2013 : la Pastorale n’est pas d’abord quelque chose « à faire », un travail à accomplir ou le fruit d’un goût pour l’enseignement. Il insista alors sur la vocation et la qualité de la vie spirituelle de ceux qui ont la charge de l’animation pastorale. C’est avant tout le témoignage, le "savoir être" et "savoir être-avec" qui permettront aux Adjoints en Pastorale Scolaire de remplir leur mission, et de le faire dans la joie.

Merci à tous ceux qui ont organisé cette journée, riche en partage et en connaissances. J’invite vivement mes collègues Adjoints en Pastorale Scolaire à y participer l’année prochaine. 

Daniella WEDDLE
Adjointe en Pastorale Scolaire
Ensemble scolaire Saint-Jean-Paul II

* * *

Le rassemblement des Adjoints en Pastorale Scolaire au niveau national permet une rencontre entre plusieurs acteurs de l’Enseignement Catholique. Par ma formation et mon expérience, j’ai toujours gardé à l’esprit pour quelle institution je m’investis. Cependant, voir d’autres Adjoints en Pastorale Scolaire, des Adjoints Diocésains, des responsables du SGEC, même pour une seule journée, est une expérience d’église où l’on reçoit de nouveau notre mission, où l’on s’inscrit dans l’élan d’un groupe missionnaire, où l’on porte ensemble l’évangélisation à laquelle l’Eglise nous invite à contribuer. 

Écouter chaque intervenant a été une occasion de prendre du recul sur notre quotidien dans l’établissement, et a conforté certaines de mes intuitions.

A travers les carrefours, nous avons pu partager avec des pairs et recevoir d’eux la richesse de leurs expériences, de leur regard sur la mission et ceux de qui ils sont au service.

Je suis repartie avec des outils ou des personnes qui soutiennent les animations mises en place au lycée et que je ne connaissais pas et, de fait, avec un nouvel élan et beaucoup d’idées.

Rachel CASTEL
Adjointe en Pastorale Scolaire
Lycée Des Métiers Vincent-de-Paul, Avignon

 

Il y a 100 ans dans le diocèse> Autrefois dans le diocèse d’Avignon, en décembre (1871-1971)

Visite pastorale à Althen-lès-Paluds en 1871

Porche d’entrée de l’église paroissiale

Les livraisons du 2 décembre et du 9 décembre 1871 rendent compte de la visite pastorale de l’Archevêque. Celui-ci était déjà venu le lundi 22 mai 1871 pour la consécration de la nouvelle église paroissiale, édifiée selon les plans de l’architecte diocésain.

Pour cette visite, l’archevêque d’Avignon était accompagné de l’évêque de Guadeloupe, Mgr Reyne, qui était de passage. Arrivé la veille à Avignon, il était venu solliciter la générosité pour les malheureux incendiés de la Pointe-à-Pitre. Joseph Claire Reyne, originaire de Valensole, et prêtre du diocèse de Digne, fut nommé évêque de Guadeloupe et Basse-Terre en 1870.

Vitrail de l’Immaculée Conception :
à gauche, les armoiries de Mgr Debelay,
à gauche, celles de Mgr Dubreil.
En haut, les armoiries du Pape Pie IX,
en bas, peut-être celles du pape Paul VI.

Les fidèles expriment leur fierté de recevoir « deux illustres pères du Concile du Vatican, deux défenseurs de la foi, deux défenseurs des droits de l’Eglise et du successeur de Pierre ». Cette visite fut préparée pendant trois semaines par une mission prêchée par le R.P. Audibert, missionnaire de Sainte-Garde, et par l’abbé Gouisset, ancien vicaire de la paroisse de Saint-Pierre. « Peu de paroisses ignorent la puissance de leur parole, qui relèvent tout à la fois de la solidité de la doctrine, la pureté du langage et ce cœur, ce pectus qui fait l’orateur ».

La visite pastorale s’est achevée, le dimanche, par la communion générale des hommes, et le soir, à l’issue des vêpres et du sermon, la paroisse fut consacrée à la Sainte-Vierge. Monsieur Jean-Louis, Aimé Gérin (1824-1895), originaire de Bollène, est curé depuis 1868.

 

La neuvaine à l’Immaculée Conception en 1921

Comme chaque année, « matin et soir, malgré la pluie et en dépit d’un froid glacial et de la bise, les dévots de la T. Ste Vierge, sont montés en foule vers son sanctuaire pour la prier, pour la chanter, en de beaux cantiques que tour à tour, entonnaient un groupe d’hommes compact et la chorale de Saint-Agricol, pour communier enfin ».

Le R.P. Bonaventure, capucin, qui prêcha la neuvaine, insista à maintes reprises sur la communion. Il fut entendu ! « en un langage doctrinal, toujours plein d’élégance et d’élévation, le R.P. a instruit, éclairé, mené à Dieu, par sa Sainte Mère. Qu’il soit remercié » ! ».

Cette neuvaine avait été précédée d’une mission dans les cinq églises paroissiales, durant trois semaines, par une quinzaine de prédicateurs capucins. Le 6 novembre, en leur donnant l’investiture solennelle, Mgr l’Archevêque disait aux prédicateurs : « Allez et annoncez l’Evangile. Allez : vous rencontrerez sur votre chemin toutes sortes d’infirmités, d’angoisses, de souffrances, de misères morales. Allez : les âmes viendront à vous parce que vous irez à elles comme les envoyés de Dieu. »

 En guise de reconnaissance pour le travail apostolique accompli, l’Archevêque accorde aux missionnaires le « droit de paroisse ». « Ce droit de paroisse leur conférera la faculté d’exercer les fonctions du saint ministère sans recourir à l’autorisation archiépiscopale. Vous pourrez désormais saluer en eux vos missionnaires attitrés. Ce sera pour eux une occasion de revenir, et pour vous, de profiter de leur retour ».

Afin de perpétuer le souvenir de cette mission et de ses bienfaits, l’Eglise votive du Sacré-Cœur, par la volonté de l’Archevêque, sera aussi vouée au souvenir de cette mission de 1921. Une croix sera placée sur le campanile, et entre le drapeau et la croix, une simple inscription « mission de 1921 ». Et l’Archevêque d’ajouter : « n’est-ce pas, mes Frères, une raison de plus pour hâter la construction de notre église votive ? J’ai fait appel à votre bonne volonté, à votre générosité. L’heure est venue de nous mettre à l’oeuvre. »

Jubilé sacerdotal du chanoine Antoine Gaillard, le 19 décembre 1971

Louis François Antoine Gaillard est né le 18 avril 1898 à Clermont-Ferrand et fut ordonné prêtre le 11 décembre 1921 ; il rejoint le diocèse d’Avignon, où il est nommé vicaire à l’Isle-sur-la-Sorgue en septembre 1922, puis à Notre-Dame d’Orange en 1924 et enfin à Saint-Agricol en 1933. Nommé sous-directeur des Œuvres en 1937, il est ensuite nommé curé de Caromb en 1940. Il fut transféré comme curé-doyen de Saint-Pierre, dans Avignon, en 1944. La même année, en décembre, il est fait chanoine honoraire du Chapitre métropolitain. Nommé official du tribunal ecclésiastique d’Avignon en 1958, il est ensuite nommé vice-archiprêtre et coadjuteur de Saint-Agricol en 1965, où il succédera au chanoine Bérard en 1966.

Le 19 décembre 1971, il célèbre ses noces d’or sacerdotales, 50 ans, en l’église Saint-Pierre dans Avignon.

L’année suivante, il entre dans l’Eternité, le 28 juillet.

 

Abbé Bruno GERTHOUX
Archiviste

Nouvelle évangélisation> Rencontre régionale de formation Alpha

Si vous souhaitez comprendre, lancer ou renouveler votre parcours Alpha...

Venez en équipe à Marignane (13) pour une journée de ressourcement, de rencontres et de formation (initiale & approfondissement ) qui permet de repartir équipés pour la mission !

Mais au fait, un Parcours Alpha, c’est quoi ?

Les Parcours Alpha s’adaptent à tous les publics. Différents types de parcours sont proposés pour rejoindre chacun, quels que soient sa situation ou son état de vie.

Ils ont en commun d’être une série de rencontres hebdomadaires autour d’un repas ou d’un apéro en ligne suivi d’un exposé puis d’un temps d’échange libre. Ils sont ouverts à tous et sont sans engagement.

  • Parcours Alpha Classic permet de parler spiritualité, de ses propres questions et convictions sur le sens de la vie. C’est aussi une opportunité de comprendre et découvrir les bases de la spiritualité chrétienne.
  • Parcours Alpha Campus, une série de rencontres entre étudiants, pour leur donner l’occasion de se poser des questions sur le sens de la vie et de réfléchir aux différents liens qui peuvent exister entre leur quotidien et la spiritualité chrétienne.
  • Parcours Alpha Jeunes est une série de rencontres offrant un espace pour se poser des questions sur la vie, entendre parler de l’amour de Dieu et découvrir de façon ludique, comment la spiritualité chrétienne peut donner du sens dans son quotidien.
  • Le Parcours Alpha Prison s’adresse aux personnes détenues en milieu carcéral (Maison d’Arrêt, Centre de Détention, Maison Centrale...). Ce parcours leur donne l’occasion d’aborder des questions sur le sens de la vie, et de découvrir comment la foi chrétienne peut les affermir dans leur vie de tous les jours.Il est proposé exclusivement dans le cadre de l’aumônerie chrétienne de l’établissement pénitentiaire.
  • Parcours Alpha Pro est proposé généralement lors de la pause déjeuner autour de son lieu de travail.Organisé sur la base du Parcours Alpha Classic, ce parcours permet aux invités - en particulier ceux qui ont des enfants - de se libérer en journée plutôt qu’en soirée. Grâce à la simplicité de ce format, des parcours peuvent voir le jour un peu partout : dans des restaurants, des maisons paroissiales, des salles d’entreprises…
  • Les Parcours Duo s’adressent à tous les jeunes en couple non mariés, qui cheminent dans leur relation et désirent réfléchir à l’engagement en amont ou en complément de la préparation au mariage. Pour qui ? Pour tous les couples qui veulent réfléchir à leur relation et discerner sur la notion d’engagement. Que vous ayez un projet de vie commune déjà défini ou pas encore, que vous viviez ensemble ou pas, que vous soyez chrétiens ou pas, le Parcours Duo est fait pour les couples qui sont en chemin.
  • Parcours Couple
    Comment mieux communiquer en couple ?
    Comment mieux se comprendre et s’aimer ?
    Comment mettre en place des moments de qualité ?
    Les Parcours Couple sont destinés à tous les couples mariés depuis plus de deux ans, ou vivant ensemble depuis longtemps, pour les aider à construire ou raffermir leur relation, consolider leur amour et lui donner les moyens de durer. Votre couple va bien ou traverse quelques difficultés, vous êtes chrétien ou pas, venez comme vous êtes au Parcours Couple !

Mais un Parcours Alpha, c’est animé par qui ?

30 000 bénévoles sont formés pour proposer l’expérience, et 30 000 personnes suivent un parcours Alpha chaque année en France.

N’hésitez plus, allez vous former, parlez-en à votre curé et partez en mission !

Modalités d’inscription pour la rencontre de Marignane : 

L’inscription de chaque participant est obligatoire 

Pour ceux qui le peuvent, le coût de revient est d’environ 10-15 € par personne ; merci de nous aider à organiser ces formations en participant aux frais (à régler sur place).

Pour le repas, chacun prévoit son pique-nique, pour un bon moment de convivialité.

Véronique MARGUET

Patrimoine> Orange, Saint-Florent : François, Louis, Elzéar et les Anges

Orange, église Saint-Florent
saint François d’Assise,
saint Louis, saint Elzéar

Même dans les plus petites églises de village, de très nombreux tableaux ont été nettoyés et restaurés ces dernières années et sont désormais offerts à notre regard souvent admiratif. Attardez-vous devant eux et vous les verrez apparaître comme de véritables bibliothèques inépuisables racontant de façon toujours différente ces merveilleuses histoires bibliques ou historiques qui ont bercé notre jeunesse. Ils remplissent ainsi la mission d’enseignement et de transmission voulue par leurs commanditaires et leurs peintres, et constituent un témoignage irremplaçable du regard que leurs contemporains jetaient sur le monde qui les environnait.

Tel était le cours de mes pensées devant ce grand tableau que je contemplais dans le chœur de l’église Saint-Florent d’Orange. Daté de la fin du XVIIe siècle ou du début du XVIIIe, il représente saint François d’Assise assis dans un Ciel de petits nuages blancs et d’angelots ailés. Il est vêtu de sa célèbre robe de bure brune, ceinturée de la cordelière aux trois nœuds symbolisant les trois vœux des frères mineurs selon la règle de saint François : «  vivre dans l’obéissance, dans la chasteté et sans aucun bien qui leur appartienne… »

Rosaire et cordelière

Un rosaire y est attaché, terminé par une croix surmontée d’une petite tête de mort rappelant, non seulement les «  fins dernières  » « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière » mais rappelant aussi notre premier ancêtre Adam dont la faute originelle a été rachetée par le Christ nouvel Adam.

Lettre de saint Paul aux Galates 6-16

Et bien entendu, il est pieds nus dans ses sandales de cuir, toujours selon la règle de pauvreté. Un angelot lui présente un livre ouvert, déchiffré grâce au zoom de mon appareil photo : « Et quicumque hanc regulam secuti fuerint, pax super illos...  »

Ce texte est tiré de la Lettre aux Galates de saint Paul (Gal. 6, 16) : «  Paix et miséricorde sur tous ceux qui suivront cette règle ». Dans la liturgie classique, on lit la lettre aux Galates – et donc cet extrait - le 17 septembre « jour de la fête de l’impression des stigmates sacrés dans le corps de Saint François »

Saint Louis reçoit la cordelière

Et justement, saint François donne de sa main droite la cordelière et la bure à deux personnages agenouillés : saint Louis, roi de France, et saint Elzéar de Sabran. Saint Louis est revêtu de la robe royale bleue, semée des lys de France, à ses pieds un sceptre et sans doute une main de justice. À partir du XVe siècle, ce roi passa pour avoir été tertiaire de Saint-François, c’est-à-dire un laïc ayant décidé de vivre selon la règle des Franciscains. Les études qui viennent de sortir sur le sujet estiment qu’il n’en est probablement rien. Il semble que cette légende vient du fait qu’à Tunis, où il mourut en croisade en 1270, il se fit transporter en signe de pénitence sur un lit de cendres pour recevoir les derniers sacrements.

Saint Elzéar attend de recevoir la cordelière

Elzéar de Sabran, baron d’Ansouis, (en Vaucluse) naquit 15 ans après la mort de saint Louis, et à 14 ans, épousa Delphine de Signes qui en avait 16. Le jour de leurs noces, ils firent le vœu de vivre tous les deux côte à côte, mais chastement, et entrèrent le jour même dans le tiers ordre franciscain. Ce qui n’empêcha pas Elzéar de devenir régent du royaume de Naples pour le compte des rois d’Aragon, puis ambassadeur à Paris où il mourut. Témoigne de cette vie quasi princière l’épée à ses pieds et témoignent de son mariage blanc les lys, symboles de pureté, croisés avec l’épée. Il fut canonisé en 1369.

Quant à Delphine ; son épouse, elle fut béatifiée pour sa vie exemplaire. Devenue veuve, elle quitta la Cour aragonaise de Naples, pratiqua à Apt « les exercices de mendicité publique » si excessifs qu’ils scandalisèrent la ville ; elle s’enferma un an dans un «  reclusoir  » et finit sa vie dans des pénitences que son entourage jugeait extravagantes, ce qui explique peut-être que malgré de solides appuis princiers, elle ne fut jamais canonisée, mais simplement béatifiée… Certains historiens estiment que son séjour chez les béguines et le fait d’avoir un confesseur béguin, à une époque où les errements doctrinaux des béguins et béguines venaient d’être condamnés par le Pape avignonnais Jean XXII, suffisent à expliquer l’interruption de ce procès en canonisation... 

En tout état de cause, n’étant pas canonisée, elle n’avait pas à figurer sur le tableau.

Les conformités franciscaines

Dans l’angle gauche en bas de la toile, figurent les « conformités », l’emblème franciscain : Deux bras croisés, sur la croix, le bras droit nu – celui du Christ, et le bras gauche de François revêtu d’une manche de bure, les mains de chacun percées des stigmates des clous de la croix... Les « conformités  » signifient la volonté du franciscain – aussi appelé cordelier ou frère mineur - de vivre en conformité avec le crucifié.

On peut ajouter qu’à Orange, au XVIIe siècle, on n’était pas encore en France - pour cela il fallait traverser le Rhône. La principauté d’Orange ne fut annexée qu’en 1713 par Louis XIV lors du Traité d’Utrecht. Mais même si le tableau semble avoir été peint avant cette date, le fait de voir saint Louis, un roi de France, orner le chœur d’une église d’Orange, n’était pas anormal : ce roi figurait alors dans beaucoup d’églises franciscaines italiennes, et notamment à Assise même et à Florence, peint par Giotto dans la chapelle des Bardi ; ainsi qu’à Rome à Saint-Louis-des-Français. Quant à Elzéar, c’était une gloire religieuse du Contat Vénessain des Papes, aujourd’hui Vaucluse...

En conclusion, on peut souligner que pour les Franciscains, suspendre un tel tableau dans le chœur de leur église de centre-ville, c’était souligner pour l’ensemble des fidèles qui venaient à leurs offices et leurs prédications que la mystique ou la simple piété de ces pauvres mendiants frères mineurs touchait jusqu’au sommet de la société, les rois et les princes eux-mêmes...

Reliquaire à Ansouis

François-Marie LEGOEUIL