Une formation spécifique pour les maîtres

28 février 2021

La DDEC Vaucluse dispense depuis des années une formation au « caractère propre », adressée aux maîtres, toutes tutelles confondues, dans le cadre qui est celui de l’exercice de leur profession.
C’est une formation professionnelle qui a pour objet d’ouvrir à ceux qui la suivent des perspectives pour nourrir l’acte éducatif dans l’Enseignement catholique, en conformité avec le Statut de l’Enseignement catholique et l’art. 442 du Code de l’éducation :

« Les enseignants qui souhaitent enseigner dans l’Enseignement catholique doivent être au préalable informés du projet de l’Enseignement catholique, de son caractère propre, des spécificités du statut des professeurs de l’enseignement privé, des conditions et modalités du recrutement et de la formation des maîtres » (Statut art. 67).

L’un des maîtres suivant cette formation nous livre son témoignage :

VOIR AVEC LES « LUNETTES DE DIEU »

Alors qu’une nouvelle rencontre est prévue à la rentrée des vacances de février, cela fait maintenant trois mercredis que la formation spécifique, délivrée par la Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique, réunit une vingtaine d’enseignants – titulaires ou non. COVID oblige, nous nous sommes « réunis » par Zoom ou par demi-groupe, mais la richesse des enseignements reste la même, et la nécessité d’une telle formation reste indiscutable. En effet, pouvoir découvrir et approfondir le caractère propre de l’Enseignement catholique est une vraie chance, surtout dans la société actuelle, déchristianisée, en quête de sens. Les aspects anthropologiques, christologiques et ecclésiologiques sont abordés à travers des thématiques telles que « Qu’est-ce que l’homme ? », « Qui est le Christ » ou encore « Transmettre en suivant la pédagogie du Christ ». C’est bien une réflexion sur l’homme et sa relation à Dieu qui est posée.

En tant qu’enseignants dans l’école catholique, ce type de formation est primordial et permet de nous réajuster dans notre rôle d’éducateur. Nous ne « distribuons » pas des connaissances à des élèves plus ou moins volontaires, même si cela est nécessaire, mais nous éduquons et formons des personnes dans leur intégralité : intellectuellement, humainement, spirituellement. C’est une formation complète de l’être. Ainsi, interroger et confronter nos convictions avec cette pédagogie du Christ est plus que formateur, puisque cela nous permet un changement et une évolution personnelle, mise ensuite au service de notre mission.

À titre personnel, cette formation, bien qu’elle ne soit pas encore achevée, m’a apporté beaucoup d’éclairage, tant dans mes choix professionnels qu’éducatifs. En effet, étant maître auxiliaire, cette formation, fondée sur la dignité de la personne et s’inscrivant dans le projet d’amour de Dieu pour chacun, me renforce dans ma volonté d’intégrer pleinement l’Enseignement catholique. Par ailleurs, mon rapport aux élèves a considérablement évolué : il s’agit de porter un regard de bienveillance sur chacun et de les voir avec « les lunettes de Dieu » pour les accompagner dans leur chemin personnel d’apprentissage (de connaissances et compétences) et de découverte et croissance dans la foi. Enfin, les relations avec mes collègues ont bénéficié de changements largement positifs, non par des grands discours, mais simplement par une façon d’être.

Une telle formation est un cadeau que tout enseignant, quelles que soient ses convictions et son parcours, devrait suivre au moins une fois dans sa carrière, pour forger son identité et son appartenance à la grande famille de l’Enseignement catholique.

Marie BAILER, professeur d’histoire-géographie
à l’Ensemble Saint Jean-Paul II et documentaliste